La Cour des comptes italienne a bloqué l’enveloppe spéciale de 81 millions d’euros dont 50 % à fonds perdus, promise par le gouvernement transalpin pour le développement du candidat vaccin à 100 % tricolore GRaD-CoV2. Conçu par la firme italienne ReiThera, ce vaccin à vecteur viral basé sur un adénovirus de gorille est développé en collaboration avec l’Institut Spallanzani, l’équivalent du Pasteur.
Pour les magistrats de la Cour des comptes, le programme présenté par la firme est incompatible avec les normes en vigueur, ReiThera envisageant d’utiliser une bonne partie de l’enveloppe spéciale, pour acheter le terrain sur lequel est situé son site de production afin de l’agrandir. L’argent public, ont détaillé les magistrats, peut servir à financer la finalité d’un projet, c’est-à-dire le développement de la recherche pour compléter les essais cliniques et la collecte des données et les unités de production. Mais pas l’achat d’une propriété. Pour la firme, la décision des magistrats « ne remet pas en question la validité du projet et du candidat vaccin, elle concerne seulement les aspects techniques et juridiques du programme liés au contrat de financement ».
Une phase 3 mise à l'arrêt
Dans ce contexte toutefois, les chances de réussite du vaccin italien, qui aurait pu être commercialisé avant la fin de l’année selon les prévisions de ReiThera, sont minces. Pour sauver le candidat vaccin et l’honneur de l’Italie, le ministre du Développement économique, Giancarlo Giorgetti a affirmé que « le ministère est prêt à contribuer au projet en utilisant les instruments introduits dans les nouvelles normes ». Une belle promesse mais plutôt vague.
Dans l’immédiat, les essais cliniques de la phase 3 qui devaient commencer en juin, sont stoppés par manque d’argent. Un sacré échec pour la Péninsule et les chercheurs impliqués dans cette recherche, compte tenu des résultats encourageants enregistrés durant les premiers essais cliniques. Les résultats de la phase 1 qui a impliqué 90 volontaires, ont démontré qu’une dose du vaccin est bien tolérée et génère des anticorps neutralisants et des lymphocytes T contre la protéine S chez les adultes et les sujets âgés. En milieu de semaine, la firme a annoncé la fin de la phase 2 menée dans 26 centres cliniques italiens et un autre en Allemagne chez quelque 900 volontaires répartis en trois groupes. Les données seront publiées en juin.
À la recherche de financements alternatifs
Selon la presse italienne, deux commissions indépendantes devraient se réunir très prochainement pour analyser les données collectées et évaluer la sécurité et l’immunogénicité du sérum sur la base du suivi clinique de 450 volontaires cinq semaines après l’injection de la première dose. Elles devront aussi donner leur avis sur l’éventuelle poursuite des essais cliniques et les modalités de vaccination sur la base de l’efficacité du sérum, c'est-à-dire à une dose ou avec un rappel.
Pour sa part, la firme ReiThera qui serait prête à investir dans la recherche d'un vaccin à ARNm selon le quotidien britannique « The Financial Times », est à la recherche d’un plan B. Cela veut dire des « financements alternatifs » a d’ailleurs précisé la direction. Un volontaire enrôlé dans la première partie des essais cliniques a proposé de lancer un financement participatif pour sauver le vaccin tricolore.
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