« Dangereuse, voire mortelle » : l’ivermectine en automédication dans le Covid inquiète les autorités américaines

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Publié le 24/08/2021

Crédit photo : Phanie

La popularité croissante de l’ivermectine auprès des Américains est devenue une source d’inquiétude pour la FDA (food and drug administration), l'agence en charge de la sécurité des médicaments aux États-Unis. Ce traitement parasitaire serait de plus en plus utilisé en automédication pour prévenir le Covid-19, une pratique largement popularisée, à tort, par les réseaux sociaux.

« Utiliser l’ivermectine pour traiter le Covid-19 peut être dangereux voire mortel. La FDA n’a pas approuvé le médicament dans cette indication », en dehors des essais cliniques autorisés, écrit l’agence dans une mise en garde publiée sur Internet.

Le détournement ne s’arrête pas là. Certains utiliseraient des formulations de l’anti-parasitaire destinées non pas à l’humain mais aux animaux, chevaux, vaches… avec des résultats catastrophiques. « La FDA a reçu plusieurs signalements de patients qui ont dû être pris en charge médicalement et hospitalisés après s’être auto-administrés de l’ivermectine destinée aux chevaux », indique l’agence.

Les dosages en produit actif sont bien supérieurs pour les animaux que pour les hommes, indiquent les autorités américaines, et ces concentrations peuvent être « hautement toxiques pour les êtres humains ».

Ces surdosages peuvent avoir des effets mineurs, nausées, vomissements, diarrhée, mais peuvent conduire à un coma ou s’avérer mortels, alerte la FDA. « Il y a beaucoup de désinformation autour de l’ivermectine, et vous avez peut-être entendu qu’il n’y a pas de problème à prendre des doses importantes d’ivermectine. C’est faux », résume l'agence. Certains ingrédients, utilisés dans les médicaments destinés aux animaux n’ont pas été testés sur l’homme et peuvent s’avérer dangereux, ajoute l’agence.

Interactions médicamenteuses

Même à des dosages convenables, ce médicament doit être utilisé avec prudence pour éviter tout risque d’interaction médicamenteuse, pouvant conduire à des conséquences plus ou moins graves sur la santé des patients.

En France, l’ANSM a jusqu’à présent déconseillé l’ivermectine dans le traitement du Covid-19. « Les preuves fiables disponibles ne soutiennent pas l'utilisation de l'ivermectine pour le traitement ou la prévention du Covid-19 en dehors d'essais contrôlés randomisés (ECR) bien conçus », estimaient encore les auteurs d’une revue « Cochrane », publiée le 28 juillet dernier.


Source : lequotidiendumedecin.fr