« Au-delà de la simple interdiction de publicité, les vasoconstricteurs administrés par voie orale ne devraient être délivrés impérativement que sur prescription médicale », a réagi l'Académie nationale de médecine dans un communiqué suite à la décision de l'ANSM en décembre 2017 d'interdire la publicité pour les décongestionnants de la sphère ORL contenant de la pseudoéphédrine et administrés par voie orale.
Des effets indésirables graves
L'Académie a saisi l'occasion pour rappeler une position déjà exprimée il y a quelques années en juin 2015. « Les vasoconstricteurs administrés par voie orale ne devraient être délivrés impérativement que sur prescription médicale, comme c'est actuellement le cas pour ces mêmes médicaments administrés par voie nasale, qui déterminent moins fréquemment ces effets indésirables », écrit-elle.
Les sympathicomimétiques directs et indirects sont responsables d'une vasoconstriction nasale, mais exposent aussi à un risque d'effets indésirables graves « cardiovasculaires (hypertension artérielle, syndromes coronariens aigus, troubles du rythme cardiaque) ou neurologiques (convulsions, troubles du comportement, accidents vasculaires cérébraux) », est-il rappelé.
Situation paradoxale
Ces événements sont imprévisibles, survenant chez des sujets sains sans antécédent. Si l'incidence est qualifiée de très rare par l'ANSM, l'Académie souligne qu'il y a très certainement une sous-estimation « du fait de la sous-notification habituelle en pharmacovigilance et particulièrement dans le cadre de l'automédication ».
L'Académie réitère sa position soutenant que « cette voie d'administration présente des effets indésirables disproportionnés par rapport au bénéfice escompté » et qualifie la situation actuelle de paradoxale avec « une balance bénéfices/risques des formes orales moins favorable que celle des vasoconstricteurs administrés par voie nasale, lesquels sont pourtant délivrés uniquement sur prescription médicale».
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