GHT, exercice multisite, coopération avec le privé, management

Attractivité médicale : l'hôpital cherche toujours les bonnes recettes

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Publié le 14/09/2017
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

L'attractivité des carrières à l'hôpital était l'un des plus grands chantiers de Marisol Touraine, avec une enveloppe de 250 millions d'euros, un calendrier de travail sur plus d'un an et un rythme effréné de réunions de concertation.

Mais malgré la concrétisation de plusieurs mesures (prime d'engagement de carrière hospitalière dans les spécialités et territoires en tension, prime d'exercice territorial pour valoriser l'exercice partagé, revalorisation des astreintes), l'hôpital public reste en quête de recettes pour recruter et fidéliser les praticiens. Plusieurs thématiques restent en jachère : organisation et gestion du temps de travail, reconnaissance des missions non cliniques, prise en compte des sujétions particulières…  

Lors des universités d'été de la FHF, le Dr Rachel Bocher, présidente de l'INPH, a défendu les groupements hospitaliers de territoire (GHT) comme une « nouvelle occasion de travailler sur l'attractivité ». Selon elle, la réforme territoriale peut se révéler un puissant levier si les pouvoirs publics en font un moyen d'ouverture vers la médecine de ville et non une arme d'hospitalocentrisme. Elle milite pour une revalorisation du statut de PH mais aussi un partage avec le secteur privé de la permanence des soins dont la lourdeur effraye les jeunes praticiens hospitaliers. En revanche, si les GHT sont utilisés comme des bouche-trous pour pallier les déficiences territoriales en transférant les PH d'un hôpital à l'autre, le risque est de dissuader totalement les vocations.

Le management médical en question  

Le Pr Michel Claudon, président de la conférence des présidents de CME de CHU, voit d'un très bon œil l'essor de l'exercice multisite. Au CHU de Lille, rappelle-t-il, la création de postes d'assistants spécialistes (en cancérologie, pédiatrie, gynécologie, urgences) et de chefs de clinique à temps partagé (mi-temps en CHU, mi-temps en hôpital ou clinique périphérique) a permis les recrutements respectifs de 73 et 11 médecins en cinq ans.

S'ils souhaitent conserver leurs nouveaux médecins, les établissements doivent  se préoccuper davantage de la qualité du management médical qui « pose souci » aujourd'hui, explique pour sa part le Dr Thierry Godeau, président de la conférence des présidents de CME de centres hospitaliers. « Faute de formation adéquate, c'est d'autant plus difficile de recruter des médecins qui s'impliquent dans le management, expose-t-il. Il est urgent qu'on avance également sur ce dossier. »

 

Anne Bayle-Iniguez

Source : Le Quotidien du médecin: 9601