Le ministre a reçu les médecins en formation

Bertrand prend le pouls des jeunes

Publié le 28/04/2011
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Crédit photo : S TOUBON

LE MINISTRE DE LA SANTÉ avait multiplié les rencontres, ces derniers mois, avec les médecins libéraux et hospitaliers pour renouer le dialogue avec un corps médical chahuté par la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST). Jusque-là, Xavier Bertrand avait en revanche pris moins de temps avec les organisations de futurs médecins. Mardi, le ministre s’est entretenu pendant deux heures avec les présidents de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), de l’Intersyndicat national des internes des hôpitaux (ISNIH) et de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) auxquels s’était joint l’Intersyndicat national des chefs de clinique assistants (ISNCCA). Une initiative qui visait à mieux percevoir l’état d’esprit de la jeune génération à l’heure où le gouvernement cherche à restaurer l’attractivité de la médecine libérale de proximité.

Grosse pomme de discorde actuelle, la place des structures de jeunes médecins dans les négociations conventionnelles n’a été abordée que rapidement. L’ANEMF, l’ISNIH et l’ISNAR-IMG restent déterminés à assister en tant qu’observateurs au nouveau cycle de négociations entamé en avril. Lors de la deuxième séance, les trois organisations avaient intégré à cet effet les délégations du BLOC et de MG-France au grand dam de la CSMF et du SML qui avaient alors quitté la table des discussions (ces deux derniers syndicats exigeant que les négociations se tiennent entre seuls syndicats officiellement représentatifs).

« Le ministre s’est déclaré favorable à la présence des jeunes en tant qu’observateurs mais il n’est pas satisfait de la façon dont les choses se passent avec les syndicats seniors », affirme Ingrid Bastide, présidente de l’ANEMF. « Xavier Bertrand a dit que nous avions la loi de notre côté mais il n’a pas pris parti pour certains syndicats seniors ou d’autres », ajoute Bertrand Joly, président de l’ISNIH. À la veille de la première séance de discussion, le ministère de la Santé avait tenté en vain de dissuader les jeunes de se rendre aux négociations.

Travailler vite.

Au cours de la discussion à bâtons rompus avec le ministre, les futurs médecins ont évoqué leurs principaux sujets de préoccupation : stages en médecine générale pendant le 2e cycle des études, problématique des logements pour les étudiants lorsqu’ils effectuent des stages en périphérie du CHU, remplacements, épreuves classantes nationales (ECN), contrats d’engagement de service public (CESP), gardes et astreintes ou encore liberté d’installation - récemment défendue par Xavier Bertrand lors de l’examen à l’Assemblée nationale de la proposition de loi Fourcade. « Nous voulions faire un tour d’horizon des sujets qui préoccupent les étudiants et les internes », confie-t-on dans l’entourage de Xavier Bertrand.

Le ministère de la Santé s’est dit prêt à « travailler très vite » pour « remettre les choses à plat » sur le dossier des gardes et astreintes (y compris les tarifs) et pour améliorer les relations entre les Agences régionales de santé (ARS) et les médecins qui commencent leur carrière. La récente étude de l’ISNAR-IMG selon laquelle 95 % des internes de médecine générale ne connaissent pas les mesures d’aides à l’installation a marqué les esprits. « Nous sommes assez satisfaits de cet entretien, déclare Stéphane Munck, président de l’ISNAR-IMG. Nous avons exprimé au ministre notre souhait de voir les futurs guichets uniques à l’installation faire l’objet de concertation avec les internes dans les agences régionales de santé (ARS). Nous avons aussi marqué notre volonté de faire modifier la réglementation des astreintes qui date de 1985 et des gardes rémunérées 100 euros pour 14 heures de travail ». Bertrand Joly sort également rassuré. « Le ministre a affiché sa volonté d’agir sur la question des logements et il a compris les enjeux de nos demandes d’évolution des gardes et astreintes ».

Le ministre de la Santé a l’intention de revoir les étudiants et les internes en médecine en juillet. Cette rencontre, pour symbolique qu’elle soit, avait une autre vertu : montrer aux futurs médecins que leur avenir ne se jouera pas uniquement lors des négociations conventionnelles, où ils sont parfois jugés indésirables.

 CHRISTOPHE GATTUSO

Source : Le Quotidien du Médecin: 8951