Entretien

Charles-Antoine Benhamou : « D’abord ne pas nuire » (version verte)

Publié le 28/05/2015
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LE QUOTIDIEN DU MÉDECIN : Votre clinique met en avant sa démarche en faveur du développement durable. Pouvez-vous nous indiquer de quoi il s’agit ?

CHARLES-ANTOINE BENHAMOU : Cette démarche est pour nous le prolongement de la démarche qualité et gestion des risques. C’est un nouveau paramètre que l’on intègre dans tous les domaines, et qui concerne absolument tout le monde. L’idée est de mettre en œuvre le fameux principe « d’abord ne pas nuire », et de l’appliquer aussi bien aux patients qu’aux salariés. Nous avons identifié 4 axes : la dimension environnementale (énergie, déchets…), la dimension économique (car rien ne peut se faire sans pérennisation de l’établissement et de sa viabilité), la dimension sociale (le personnel est associé aux démarches) et la dimension sociétale (35 à 40 000 patients passent par l’établissement chaque année, nous avons donc une dimension éducative).

Quelles sont les traductions concrètes de cette démarche dans l’établissement ?

Nous sommes un très gros consommateur d’énergie et d’eau. Mais par notre politique environnementale, qui se traduit par de multiples petites actions, nous avons réussi à diminuer nos consommations de manière importante. Nous avons également réduit nos émissions de gaz à effet de serre, passant de 478 tonnes d’équivalent CO2 en 2011 à 382 en 2013. C’est un résultat appréciable, surtout si on le compare à l’objectif gouvernemental qui est de diminuer les émissions de 20 % en 10 ans. Pour l’électricité, nous avons réduit notre consommation globale, par exemple en passant en éclairage LED dans la quasi-totalité de l’établissement, mais nous sommes également devenus producteurs dès 2010 grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques. Nous avons aussi une installation de chauffage solaire, et nous avons identifié plus de 20 filières de déchets, qui sont toutes suivies : tout ce qui est revalorisable est revalorisé.

Quel est l’impact financier de cette politique sur l’établissement ?

Certaines actions ne coûtent rien. Les écogestes, par exemple, ne coûtent que le temps d’apprendre aux gens. D’autres sont des investissements à moyen, voire long terme comme les LED, les panneaux photovoltaïques ou le chauffage solaire. Mais il faut être clair : vous ne faites pas cela pour gagner de l’argent. L’objectif est de minimiser l’impact économique de cette démarche, que nous intégrons désormais comme un paramètre de notre façon de travailler. Cela fait partie de la qualité, tout simplement.

Propos recueillis par A. R.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9415