Convention : addition trop salée et opaque, les complémentaires ne signent pas !

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Publié le 16/09/2016
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Crédit photo : S. TOUBON

Pour l'instant, c'est non. Les trois familles de complémentaires santé réunies au sein de l'UNOCAM (mutuelles, assureurs et institutions de prévoyance) ont décidé à l'unanimité moins une voix, ce vendredi, de ne pas signer la nouvelle convention médicale. Les complémentaires santé ne participeront donc pas, pour l'instant du moins, au financement supplémentaire des nouveaux forfaits (structure et patientèle). 

« L'incertitude sur la définition des modalités de financement du forfait patientèle médecin traitant et l'importance des montants demandés aux organismes complémentaires » conduisent donc l'UNOCAM, désormais présidée par Maurice Ronat, à ne pas accepter « en l'état » la proposition d'augmenter la contribution des complémentaires au financement de ces rémunérations forfaitaires.

La convention prévoyait que l'UNOCAM participe à l'échéance de 2019 à hauteur de 150 millions d'euros supplémentaires au financement du forfait patientèle. Le montant de l'addition devait ainsi être porté de 150 millions d'euros en 2017 à 250 millions en 2018 puis 300 millions d'euros en 2019. « L'addition est lourde et ce sont les patients, nos adhérents, qui vont la payer via leurs cotisations à leurs complémentaires santé », a mis en garde Thierry Beaudet, président de la Mutualité française (majoritaire au sein de l'UNOCAM), pour justifier la non-signature.

« Il faudra que les complémentaires paient » 

L'UNOCAM ne ferme pas la porte à sa signature. Elle souhaite cependant au préalable connaître les modalités de mise en œuvre du forfait patientèle. « Les complémentaires ne souhaitent pas continuer à être un financeur invisible et veulent pouvoir payer directement leurs forfaits aux médecins», confie au « Quotidien » un haut responsable mutualiste.

Les syndicats de médecins libéraux se montrent pragmatiques. « Il faudra que les complémentaires paient ce qui était prévu d'une façon ou d'une autre, si elles ne donnent pas spontanément ces 150 millions, il faudra que Bercy leur prenne », sermonne le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF.

Les conséquences de la décision de l'UNOCAM sont « limitées », affirme pour sa part le Dr Claude Leicher, président de MG France. « Ça ne change rien pour les revalorisations tarifaires et cela n'a pas de conséquence immédiate, poursuit-il. Il faut simplement que l'Assurance-maladie, l'UNOCAM et le gouvernement se mettent d'accord sur les tuyaux financiers avant 2018 pour permettre d'aller plus loin dans le financement du forfait structure. »


Source : lequotidiendumedecin.fr