Covid-19 : déprogrammations massives à l'hôpital et transferts de patients dans plusieurs régions

Publié le 27/10/2020
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Sur le tarmac de l'aéroport de Lyon-Bron, le transfert de deux patients Covid vers Poitiers

Sur le tarmac de l'aéroport de Lyon-Bron, le transfert de deux patients Covid vers Poitiers
Crédit photo : A.Roux-Rubio/ARS

À l'hôpital, la situation se tend très nettement sur le front de l'épidémie de Covid-19. À plusieurs endroits du territoire, des établissements déprogramment des opérations face à l'afflux de patients. Certains reprennent même les transferts de malades vers des régions plus épargnées par la seconde vague.

Pour « faire face au rebond épidémique significatif », l'agence régionale de santé (ARS) Grand Est a annoncé lundi avoir déclenché le plan blanc pour tous ses établissements. Elle souhaite ainsi mettre en œuvre un « plan de réarmement » pour les capacités de réanimation, et « garantir la mobilisation » du personnel médical et paramédical. Elle appelle également à une « coordination » entre tous les professionnels de santé, qu'ils soient publics ou privés, de ville ou hospitaliers, salariés ou libéraux.

Au Hôpitaux universitaires de Strasbourg, 100 % des lits du service d'infectiologie sont occupés par des patients atteints du Covid-19. Des patients supplémentaires ont commencé à être accueillis dans les services de cardiologie, de pneumologie, de médecine interne et de gériatrie, indique l'AFP. « Nous sommes à 83 patients hospitalisés » à cause de l'épidémie, « dont 13 en réanimation », a souligné le Pr Jean-Marie Danion, président de la commission médicale d'établissement (CME). Un chiffre multiplié par trois en 10 jours.

60 % de déprogrammations en Île-de-France d'ici vendredi

Le pas a également été franchi en Île-de-France. Alors qu'elles étaient limitées depuis fin septembre à 20 % de l'activité traditionnelle, les déprogrammations vont s'intensifier dans les prochains jours dans la région. « Un mail a été adressé en début de semaine à l'ensemble des établissements de santé leur demandant de poursuivre leurs déprogrammations de toutes les activités chirurgicales et médicales non urgentes et sans perte de chance pour les patients, permettant d'atteindre la cible du palier 3 d'ici vendredi 30 octobre, soit 60 % », a indiqué l'ARS. L'objectif est d'avoir 1 775 lits de soins critiques (réanimation et surveillance continue) et près de 4 800 lits de médecine, précise l'institution francilienne.

En Auvergne Rhône-Alpes, les déprogrammations massives ont commencé dès la semaine dernière dans les hôpitaux de cinq départements. Dans la Loire, zone très touchée par le virus, 21 maires locaux réunis au sein du Syndicat intercommunal du Pays du Gier ont même appelé la préfète à décider de « l'installation de moyens sanitaires militaires pour pallier le manque de personnels soignants » dans la vingtaine de communes de ce territoire.

Mais le directeur général de l'ARS Jean-Yves Grall se veut rassurant : « la situation est inquiétante, indiscutablement, et très tendue dans les hôpitaux mais nous la maîtrisons, nous n'en sommes pas à appeler l'armée car nous faisons face ». « Nous avons mis en place une organisation territoriale portée par le CHU de Saint-Étienne en notre nom, pour réunir l'ensemble des établissements privés et publics dans la prise en charge de cette vague, explique le responsable, l'idée, c'est d'être dans une adaptation permanente pour avoir un coup d'avance et garder de l'air dans chaque établissement ».

Transferts aériens

Comme au printemps, les transferts de patients entre régions se multiplient. Depuis la semaine dernière, la Nouvelle-Aquitaine a annoncé avoir accueilli huit patients en provenance d'Auvergne-Rhône-Alpes. Le transport des malades s'est fait par avion depuis les hôpitaux de Saint-Étienne notamment.

Le directeur général de l'ARS Occitanie Pierre Ricordeau a lui annoncé avoir procédé à dix transferts depuis le début de la semaine en provenance du CHU de Nîmes. « Six en interne entre le Gard et la Haute-Garonne et quatre vers la Bretagne », a-t-il précisé ce mardi lors d'une conférence de presse. D'autres transferts pourraient avoir lieu avant le week-end. Le CHU de Brest devrait également recevoir une dizaine de patients en provenance de Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), indique en outre la presse régionale.

 

M.D.P avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr