Covid : en Europe, l’Italie ne veut pas lâcher le masque

Publié le 28/04/2022

Crédit photo : Phanie

Confrontés à la fatigue de la population qui n’arrive plus à gérer les contraintes liées aux restrictions anti-Covid introduites en 2020, les gouvernements européens ne gèrent pas tous la situation de la même façon.

Et si l’Angleterre, la France, l’Espagne, le Portugal ont décidé de renoncer au port du masque, sauf dans les transports en commun et les établissements de santé et médicosociaux, une partie de leurs voisins comme la Grèce et l’Italie ont choisi une autre stratégie. Pour baisser leurs masques, les Grecs devront attendre le 1er juin et, en Italie, le gouvernement de Mario Draghi, qui craint une sixième vague et l’arrivée de nouveaux variants, veut agir plus progressivement.

Les derniers chiffres quotidiens de l'épidémie de Sars-CoV-2 publiés par le ministère de la Santé transalpin font état pour la journée du 27 avril de 69 204 nouveaux cas (67711 en France), 131 décès, 394 hospitalisations en soins intensifs et 10 155 patients symptomatiques hospitalisés. Pour le ministre de la Santé Roberto Speranza, ce bilan justifie le maintien du port du masque dans certains lieux publics comme les hôpitaux et les maisons de santé, les cinémas, les théâtres, les écoles et les transports en commun jusqu’au début de l’été.

Sur les lieux de travail en revanche, la situation est plus complexe. Contrairement au ministre de la Santé, le sous-secrétaire d’État Andrea Costa souhaite abolir ce dispositif. Au final, le gouvernement a tranché : le masque reste obligatoire dans les établissements de santé et médicosociaux mais il sera fortement conseillé sur les lieux de travail.

Des virologues divisés

Du côté de la communauté scientifique, les virologues sont très partagés. Pour le Pr Matteo Bassetti, directeur du département de maladies infectieuses de l’hôpital San Martino de Gênes, « le masque qui a une utilité certaine n’a pas un impact véritablement important sur l’évolution de la contamination comme l’ont démontré les chiffres sur la courbe épidémiologique lorsque le port du masque était obligatoire en extérieur ». Pour ce virologue, « seule la communauté scientifique peut accompagner les personnes en indiquant qui doit le porter pour éviter de dénaturer un dispositif qui n’a aucun sens aujourd’hui compte tenu de la façon dont il est utilisé ». Pour le Pr Massimo Galli, en revanche, l’abolition du port du masque dans les lieux publics et les endroits clos en particulier risque de pénaliser les personnes âgées ou fragiles, d’où la nécessité de maintenir l’obligation au moins jusqu’à la fin de l’année.

Au chapitre du passe sanitaire, ce document ne sera plus obligatoire en entreprise et dans les lieux publics, comme les cinémas par exemple, à partir de lundi prochain. Mais il sera toujours exigé pour les professionnels de santé jusqu’à la fin de l’année sous peine d’interdiction de travailler et de perte de salaire. Enfin, la vaccination reste obligatoire pour les plus de 50 ans, les forces de l’ordre, l’armée et l’Éducation nationale. Les réfractaires risquent encore une amende forfaitaire de 100 euros.

Ariel F. Dumont à Rome

Source : lequotidiendumedecin.fr