Des arrêts de travail « extrêmement coûteux » : « Le médecin prescripteur, ce n'est pas lui qui paye », s'agace Agnès Buzyn

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Publié le 29/08/2018
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Crédit photo : S. Toubon

Invitée ce mercredi de la matinale de Radio Classique, Agnès Buzyn est revenue sur la régulation des dépenses d'arrêts de travail, sujet qui alimente décidément l'actualité santé de la rentrée, le gouvernement ne faisant pas mystère de sa volonté de contenir le coût des indemnités journalières (10 milliards d'euros par an).  

La ministre de la Santé s'est interrogée sur le rôle de la Sécurité sociale en tant que « payeur » des arrêts de travail. « Est-ce que la Sécu est là pour payer des arrêts de travail extrêmement coûteux qui augmentent de façon incompréhensible ? […] Quand nous contrôlons les arrêts de travail, 15 % sont inappropriés, sont des abus. Il y a quelqu'un qui paye pour tout le monde, c'est la Sécu. Le médecin prescripteur, ce n'est pas lui paye, une entreprise s'en fiche quelque part […] puisque ce n'est pas elle qui paye ! »

Réorganisation 

Alors que ce dossier inquiète au plus haut point le patronat – le gouvernement envisageant de solliciter les employeurs pour assumer une partie du coût des IJ – Agnès Buzyn a confirmé les propos d'Édouard Philippe, la veille, devant le MEDEF : Il n'y aura pas de « transfert brutal » de charges de la Sécu vers les entreprises. 

En revanche, la ministre de la Santé réclame une « meilleure organisation et une meilleure responsabilité collective autour des arrêts de travail ». Le gouvernement s'y attelle en recevant, à partir de ce mercredi, les partenaires sociaux et le patronat pour évoquer la santé au travail. Les médecins seront également concertés, a indiqué la ministre, sans précision sur le calendrier. 

Chaque année, a-t-elle rappelé, les arrêts de travail coûtent 400 millions d'euros de plus à la Sécurité sociale. « Les arrêts maladie augmentent de 4 % par an depuis plusieurs années. C'est 400 millions d'euros par an supplémentaires qui sont reversés sous la forme d'arrêts maladie et qui ne vont pas aujourd'hui dans les caisses de l'hôpital, ou pour payer des médicaments innovants ou pour payer des soins de ville », a-t-elle déploré. 

Pas de fermeture d'hôpitaux de proximité

Agnès Buzyn a par ailleurs confirmé qu'elle n'avait pas l'intention de fermer des hôpitaux de proximité. « Je m'y suis engagée. Cela ne veut pas dire qu'on ne les restructurera pas, ni qu'il n'y aura pas de services qui fermeront ou qui iront dans un autre hôpital », a-t-elle une nouvelle fois tempéré. La présentation de la stratégie de transformation du système de santé, dont la réforme hospitalière, est maintenue à « mi-septembre ».


Source : lequotidiendumedecin.fr