Deux médecins vendéens suspendus d’exercice suite au décès d’un patient

Publié le 04/02/2016
CODE

CODE
Crédit photo : PHANIE

La chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins de la région Pays de la Loire a sanctionné un généraliste et un gastro-entérologue installés en Vendée. Les deux praticiens ont été interdits d’exercice respectivement durant 15 et 30 jours. Les sanctions prendront effet le 1er avril, sous réserve d’appel dans un délai d’un mois.

« Le Courrier vendéen » a relaté cette affaire dans son édition en ligne. Un couple de la région avait porté plainte suite au décès de leur enfant le 4 octobre 2011, au terme d’un choc septique. Les parents accusaient les deux praticiens « d’une prise en charge inadaptée, d’absence d’explorations morphologiques et d’un refus d’hospitalisation, d’une erreur diagnostique et du choix inapproprié de morphiniques ».

La victime avait été vue une première fois le 3 août 2011 par le généraliste en raison de douleurs à l’abdomen et d’une importante faiblesse généralisée. Il était alors en attente d’une consultation par le gastro-entérologue prévue le 8 août. Celui-ci suspectera une maladie de Crohn, placera le patient sous corticothérapie et programmera une coloscopie.

Infractions au code de la santé publique

Le 21 septembre, le gastro-entérologue décide l’hospitalisation du patient en raison de son état de dégradation et de l’impossibilité de mener à bien la coloscopie. Le malade est maintenu en clinique avant un transfert, le 23 septembre, à l’hôpital de Challans (qui n’a pas répondu positivement à la demande dans un premier temps) où il décédera quelques jours plus tard.

Avant cet examen, le généraliste avait reçu à trois reprises le jeune homme dont l’état se dégradait. Il lui avait prescrit un traitement morphinique lors d’une seconde visite qu’il majorera à la suivante, sans requérir l’avis du gastro-entérologue qui avait pris en charge son patient.

La chambre disciplinaire a considéré que ce généraliste avait agi « sans réelles interrogations préalables sur les raisons de l’accroissement de cette douleur chez son patient », qu’il avait par ailleurs omis de « prendre le soin de requérir l’avis du médecin spécialisé [… ] ou d’un tiers », contrevenant ainsi au code de santé publique (articles R4127-32 et R4127-33). La chambre disciplinaire reconnaît cependant que le médecin « n’est pas resté sans action face à la souffrance de son patient » et qu’il n’est pas possible d’affirmer que son comportement ait eu une incidence sur son pronostic vital.

Le gastro-entérologue s’est vu reproché « d’avoir laissé son patient dans l’attente de son transfert, […], sans suivi personnel, et sans signalement à un confrère médecin de la particularité de cette situation sanitaire ». Là encore, rien ne permet d’affirmer, dit la chambre disciplinaire, que les dispositions prises par le médecin aient eu une incidence sur le pronostic vital du malade.


Source : lequotidiendumedecin.fr