Recherche d’un vaccin contre les MST

Explorer l’immunisation par voie vaginale

Publié le 19/11/2012
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DES RECHERCHES expérimentales indiquent que pour développer des vaccins efficaces contre des maladies sexuellement transmisibles (MST), l’immunisation au niveau muqueux local pourrait être plus adaptée que par voie générale.

Les agents inducteurs de MST pénètrent l’organisme à travers les cellules épithéliales muqueuses. Pour développer des vaccins contre ces infections, l’utilisation de la capacité des cellules T de débarrasser les germes aux points d’entrée se révèle un élément très utile, expliquent Nicolas Cuburu, John Schiller et coll. (Centre de recherches des vaccins, NIH, États-Unis).

L’un des rôles des CD8 est de débarrasser les pathogènes intracellulaires (avec une interaction entre le récepteur et l’antigène présenté par le MCH1). « On présume que les CD8 mémoires présents sur le site des infections sont importantes pour le contrôle de ces infections à un stade précoce. »

Les efforts de cette équipe se sont portés sur la réponse immunitaire consécutive à une immunisation intravaginale. Ils ont réalisé des observations sur des souris qui ont été expérimentalement infectées par différents sérotypes de virus HPV (papillomavirus) par voie intravaginale. Il en ressort que la primo-immunisation induit au niveau cervicovaginal une multiplication des CD8 spécifiques des antigènes et dont le nombre persiste pendant six mois. « Nous observons que l’immunisation intravaginale augmente le nombre des cellules immunes présentes dans la muqueuse vaginale de manière significativement plus importante qu’une immunisation par voie générale. » L’essai confirme l’hypothèse selon laquelle pour mettre au point des vaccins contre les MST, une recherche sur l’immunisation locale peut être plus adaptée que les tentatives par voie générale.

L’induction d’un grand nombre de CD8.

« La capacité à faire induire par un vaccin des réponses CD8 par la muqueuse cervico-vaginale féminine peut être essentielle pour réussir à développer des vaccins prophylactiques contre certaines infections virales (VIH, herpès), ainsi qu’un vaccin thérapeutique contre le papillomavirus », indiquent les auteurs.

« C’est à notre connaissance la première étude qui démontre l’induction d’un grand nombre de cellules CD8 intraépithéliales dans la muqueuse cervicovaginale après une immunisation locale avec un vecteur non réplicatif et une expression transitoire d’antigène. »

La faisabilité d’un tel type de stratégie chez les femmes doit être étudiée.

The Journal of Clinical Investigation, 12 novembre 2012, doi :10.1172/JCI63287.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9191