Psychiatrie et GHT

Frictions médicales dans le Val-de-Marne

Par
Publié le 28/04/2016
Article réservé aux abonnés

Alors que la parution du décret sur les groupements hospitaliers de territoire (GHT) est imminente, des PH s'affrontent sur l'application de cette réforme dans le Val-de-Marne.

Le conflit oppose les praticiens des Hôpitaux de Saint-Maurice et du centre hospitalier des Murets (La Queue-en-Brie) aux médecins de l'hôpital de Créteil (CHIC) et de Villeneuve-Saint-Georges (le CHIV). Les premiers refusent d'intégrer un GHT « généraliste » élevant le CHIC au titre d'hôpital support (pilote). Les seconds se rangent à cette option privilégiée par l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France.

La pression monte depuis des semaines. Forts d'un double vote négatif en mars de la part des commissions médicales (CME) de Saint-Maurice et des Murets, les médecins, le syndicat Sud et la CGT ont annoncé début avril une grève reconductible pour le 2 mai. Mi-avril, les deux CME, représentatives de plus de 250 médecins, ont sollicité les élus du département dans deux longues lettres exposant leurs arguments.

Instrumentalisation

Les praticiens en colère mettent en avant les spécificités de leur filière psychiatrie, spécialité « lente » organisée en secteur et qui se distingue par un financement à la dotation annuelle. « Nous craignons un transfert de nos ressources vers les services de médecine, chirurgie et obstétrique du CHIC et du CHIV, souligne le Dr Frédéric Khidichian, président de la CME de Saint-Maurice. C'est systématique pour les services de psychiatrie englobés dans des hôpitaux généraux. » Le psychiatre s'agace de la position du CHIC qui, accuse-t-il, veut « instrumentaliser » Saint-Maurice pour exister face au CHU Henri-Mondor, également situé à Créteil, à moins de deux km.

Du côté du CHIC, on ne l'entend pas de cette oreille. Le Dr Hervé Hagège, président de la CME, veut rassurer ses confrères. Le chef du service d'hépatogastroentérologie met en avant les collaborations « de longue date » entre les établissements sur les activités de stérilisation et de microbiologie. Il rappelle que les patients psychiatriques en état de décompensation sont pris en charge aux urgences du CHIC. « Nous travaillons dans une logique de parcours de soins, et la psychiatrie, c'est de la médecine. C'est un non-sens d'opposer les deux. Au CHIC, nous respectons totalement nos deux services de pédopsychiatrie. » Une façon de fermer la porte à l'idée d'un GHT psychiatrique.

La prochaine rencontre entre les parties et l'ARS (sur le projet médical partagé) aura lieu le 13 mai. Rencontre que les médecins grévistes ont déjà l'intention de boycotter.

 

 

 

 


Source : Le Quotidien du médecin: 9492