Furieux de la nouvelle baisse de tarifs, les radiologues lancent un ultimatum à la CNAM

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Publié le 14/02/2017
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Crédit photo : S. Toubon

Alors que la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) a annoncé d'une nouvelle baisse sur les tarifs de radiologie décidée pour compenser une hausse d'activité, la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR) pose un ultimatum à l'Assurance-maladie.

« La FNMR refuse le plan de sabotage de l'imagerie médicale et demande au directeur de suspendre ses décisions car elles mettent en péril l'existence même des cabinets de radiologie », écrit le syndicat, qui rappelle que ces baisses de tarifs de radiologie et de scanner et les baisses des forfaits techniques de scanner et d’IRM sont estimées à 60 millions d'euros pour 2017. Elles viennent s'ajouter à celles prises depuis neuf ans, soit 900 millions d'euros cumulés.

Elles devraient surtout amplifier les délais de rendez-vous pour les scanners et IRM, actuellement de 30 jours, alors que le plan cancer III fixe un objectif de 20 jours.

Dans un courrier adressé à Nicolas Revel, directeur de l'Assurance-maladie, la FNMR souligne que la hausse de l'activité d'imagerie répond aux besoins de la population, de son vieillissement, de l'élargissement des indications d'imagerie et de la demande croissante par les médecins correspondants en raison d'une qualité de diagnostic « toujours plus précise ».

À qui le tour ?

« Les médecins radiologues libéraux sont reconnus pour leur haut niveau de compétences, l'excellence française ne doit pas être bradée », conclut le syndicat, qui donne au directeur de l'UNCAM jusqu'au 22 février pour lui répondre.

La CSMF s'est également insurgée de la décote entérinée dimanche au « Journal officiel ». « Cette décision correspond bien à un retour de la maîtrise comptable et à la mainmise de l’État sur la convention médicale », constate la centrale polycatégorielle, qui se demande quelle sera la prochaine spécialité à en faire les frais. Le syndicat rappelle son attachement au mécanisme conventionnel, « dont les tarifs médicaux doivent faire l’objet ».

« Les radiologues sont excédés par ces baisses dans les tarifs, et il en va de la prise en charge des patients », confie le Dr Jean-Philippe Masson, président de la FNMR. « Si le directeur de la caisse entend nos protestations, nous sommes prêts à recommencer les discussions pour une maîtrise médicalisée des actes de radiologie, mais s'il ne nous répond, nous annoncerons des actions, et pourquoi pas aller jusqu'à la fermeture des cabinets », conclut le Dr Masson.


Source : lequotidiendumedecin.fr