Honoraires : la négo conventionnelle a « assez peu de chance d'aboutir », prévient MG France

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Publié le 27/01/2016
LEICHER

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Crédit photo : S. TOUBON

Le président de MG France Claude Leicher ne cache pas son pessimisme sur l'issue des prochaines négociations avec la CNAM, au regard du peu de marges de manœuvre dont disposent les syndicats. Ces négociations doivent débuter dans les prochaines semaines, « début mars » selon MG France.

Le Dr Leicher a estimé ce mercredi devant la presse que « la négociation a assez peu de chance d'aboutir ». Selon lui, l'objectif national de dépenses d'assurance maladie (ONDAM) de 1,7 % pour la ville en 2016 risque d'être incompatible avec le demi-milliard d'euros que coûterait une revalorisation du C à 25 euros.

« 25 euros, ce n'est même pas le meilleur tarif possible, a souligné le médecin généraliste. C'est par contre celui qui instaure l'équité tarifaire absolument indispensable entre spécialités. Je rappelle que la médecine générale subit un blocage tarifaire depuis cinq ans. Nous travaillons 30 % de plus que les autres médecins pour gagner 30 % de moins. »

Pour réussir le virage ambulatoire, le Dr Leicher estime que la médecine générale aurait besoin d'un investissement de « trois milliards d'euros sur cinq ans »« Si le virage ambulatoire consiste à faire monter la chirurgie ambulatoire uniquement, c'est nul et non avenu », s'agace le médecin. 

La transgression tarifaire comme moyen de pression

Afin de faire monter la pression à l'aube des négociations, MG France a annoncé que son mouvement pour l’équité tarifaire, invitant les généralistes à coter leur consultation à 25 euros, prend de l'épaisseur (sans donner de chiffres).

« L'atmosphère a changé, insiste le Dr Leicher. Les médecins ont envie de s'engager dans le mouvement, qui se diffuse en tache d'huile. Même si les dépassements d'honoraires ne sont pas leur tasse de thé, ils nous interrogent sur l'aspect technique par rapport à leur logiciel métier et surtout sur les risques. Je leur réponds : je cote 25 euros depuis mars 2015. Je ne suis toujours pas en prison ! »

En 2016, le syndicat va « encourager » encore plus les généralistes « à s'y mettre ». « Sans cela, la médecine générale ne sera pas la priorité de l'assurance-maladie pendant les négociations conventionnelles », assure le Dr Leicher.

La médecine générale érigée en « priorité » 

Le président de MG France se montre catégorique. Si les quatre autres leaders syndicaux (CSMF, SML, FMF, Le BLOC) refusent de faire de la médecine générale la « priorité » de ces négociations, « MG France se retirera de la plateforme » syndicale commune en préparation. « C'est même LE préalable à cette plateforme commune », insiste le généraliste. Les cinq syndicats se réunissent dans cette optique ce jeudi après-midi.

Côté retraite, pas question non plus de réformer l'ASV, régime financé au deux tiers par l'assurance-maladie en contrepartie de l'engagement des médecins à respecter les tarifs opposables. « Remettre en cause l'ASV, ce serait remettre en cause le secteur 1 », gronde le Dr Leicher, conscient que ce dispositif favorable à sa spécialité « ne fait pas consensus »


Source : lequotidiendumedecin.fr