Jamais gagné. Loin d’être universel, l’avortement reste un droit fragile. Interdit dans de nombreux pays, en particulier en Afrique et en Amérique latine, il est régulièrement remis en question par ailleurs. La preuve en Espagne ou en Pologne, où la loi déjà extrêmement restrictive (autorisation seulement en cas d’inceste, de viol ou de malformations graves du fœtus) pourrait être encore durcie. A contrario, des pays comme l’Irlande ou l’Argentine se sont récemment engagés sur la voie de la légalisation. « Mais attention, rien n’est encore acquis », observe Danielle Gaudry, en insistant sur le poids moral de la religion. « Dans l’esprit de nombreuses femmes, avorter revient encore à tuer un enfant. »
Près d'un demi-siècle après la loi Veil, l’IVG (jusqu’à la fin de la 12e semaine de grossesse pour une IVG chirurgicale, 5e voire 7e pour une IVG médicamenteuse) est toujours sujet à polémique en France. En témoignent notamment les occupations de blocs opératoires par les sympathisants de l’association pro-vie « SOS tout-petits », fondée par le pédiatre Xavier Dor en 1986. En réaction, la gynéco-obstétricienne en appelle à la vigilance : « Une loi ne vit pas toute seule. Il faut une volonté à l’appliquer… » Et à la préserver. Question de vie ou de mort. L’OMS estime en effet que « les avortements non médicalisés contribuent largement à la mortalité maternelle et à des problèmes de santé durables ». En France, le délit d’entrave à l’IVG est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende. Plus d’infos : www.ivg.gouv.fr. En 2017, il a été récemment élargi aux informations véhiculées par les sites internet anti-IVG.
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