Jeudi noir à l'hôpital aussi : une vingtaine de syndicats mobilisés

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Publié le 05/12/2019

Plusieurs organisations d'internes, de paramédicaux et de praticiens hospitaliers manifestent ce jeudi contre la réforme des retraites.

Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Au moins dix-neuf syndicats et collectifs de paramédicaux, de praticiens hospitaliers et d'internes des secteurs sanitaire et médico-social ont appelé à prendre part ce jeudi à la grande grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites. 

Deux lignes de front se sont dessinées. D'un côté, les fédérations santé des centrales CGT, CFTC, CFE-CGC et SUD partagent des revendications communes avec les urgentistes de l'AMUF, les deux collectifs de soignants inter-blocs et inter-urgences ainsi qu'avec les associations du Printemps de la psychiatrie et de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et des maternités de proximité.

Ces neuf organisations jugent le projet du gouvernement « régressif » et s'élèvent contre « le rallongement de la durée de cotisation, le recul de l’âge de départ à la retraite, un système par point, une baisse des pensions et la suppression des régimes spécifiques ». Elles réclament la reconnaissance de la pénibilité des métiers du soin, le maintien de la catégorie active (sur les emplois qui présentent un risque particulier ou des fatigues exceptionnelles justifiant un départ anticipé à la retraite) pour le secteur public et privé, des recrutements « immédiats », une « revalorisation générale des salaires » et, in fine, le retrait en bloc du projet gouvernemental. 

En parallèle, dix syndicats médicaux (les centrales de praticiens hospitaliers seniors SNAM-HP, CMH, INPH, APH – qui regroupe la CPH et Avenir hospitalier – associées aux juniors de Jeunes médecins, aux internes de l'ISNI et de la FNSIP-BM ainsi qu'aux jeunes pharmaciens hospitaliers) déplorent à la fois « l’absence de concertation » et l'impact de la réforme sur les différentes catégories de médecins hospitaliers.

Pour les hospitalo-universitaires (HU), le régime actuel est jugé « particulièrement injuste » et conduit « à des pensions indignes » en ne prenant en compte que la partie universitaire des émoluments. « Nous voulons la garantie que le régime universel prendra en compte la totalité des revenus », soulignent les syndicats. « Les retraites HU [sont] l’un des points clefs de la problématique de l'attractivité », ajoute le syndicat des hospitalo-universitaires, membre de l'INPH.  

Pour les PH et les internes, le régime actuel IRCANTEC (retraite complémentaire publique), déjà un système par points, fonctionne « avec un rendement actuel autour de 7 % », « ce qui est supérieur au rendement annoncé du régime universel, soit 5,5 % », analysent-ils. « Nous ne pouvons pas accepter un tel recul social d’autant plus que nous avons été lourdement impactés par la dernière réforme de l'IRCANTEC », estiment-ils. Et de rappeler, outre leur soutien au mouvement social du 5 décembre, leur participation à la manifestation unitaire du 17 décembre spécifique à la défense de l’hôpital public.

A.B.-I.

Source : Le Quotidien du médecin