La solution ?

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Publié le 22/09/2020
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Alors que l’épidémie connaît une progression exponentielle, le politique est-il en train de prendre le pas sur le sanitaire dans la gestion de la crise ? C’est évidemment la question que les acteurs de santé se poseront, tant les dernières mesures annoncées par Jean Castex, commentées la semaine dernière par le ministre de la Santé étonnent par leur modération. Malgré les signaux inquiétants de ces dernières semaines, les pouvoirs publics se sont contentés d’une mise en garde avec priorisation du dépistage, réduction du délai de quarantaine et restrictions plus strictes au cas par cas dans certaines métropoles. Tout ça pour ça ? Le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, qui avait préparé les esprits à des « mesures difficiles », ne peut que constater, réaliste : « En France, c’est le politique qui décide. Il n’y a pas de troisième pouvoir médical. »

Dans ce contexte, la position du Dr Véran semble toutefois assez inconfortable. Son pragmatisme - choisi ou imposé ? - peut être interprété comme une marque de confiance dans le corps médical, alors que la prise en charge des cas de Covid s’est beaucoup améliorée. Mais le ministre de la Santé est forcé de composer aussi avec un gouvernement inquiet, qui ne veut à aucun prix renouer avec un confinement pour des raisons tant économiques que sociales, alors que se réveille la colère des gilets jaunes. Comme l’a encore dit le neurologue grenoblois jeudi, « il va donc falloir vivre avec le virus ». Et dans ce contexte, en l’absence de mesures de prévention radicales et de solutions curatives définitives, chacun scrute avec anxiété l’état d’avancement du chantier vaccinal. Les pistes évoquées dans ce numéro sont nombreuses et prometteuses. Mais pour l’heure, même si les équipes n'ont pas hésité à bousculer les process, personne n’en maîtrise vraiment ni les aléas ni l'agenda.

Jean Paillard

Source : Le Quotidien du médecin