Réformes santé, les cliniques posent des jalons 

Le groupe Ramsay mise sur l'innovation et le digital

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Publié le 21/06/2018
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Alors que l'exécutif met la dernière main à sa réforme de l'hôpital, le groupe de cliniques Ramsay Générale de santé se plaît à afficher une stratégie fondée sur la qualité et l'innovation à tous les étages.     

Le financement ? Pascal Roché, directeur général du groupe, se félicite de la volonté gouvernementale de plafonner à 50 % la part de tarification à l'activité (T2A). « On est au bout de ce système », juge-t-il en proposant une alternative fondée sur la « valeur ajoutée médicale ». L'idée serait de valoriser les établissements vertueux sur la qualité des soins et non plus sur la quantité des actes. Le DG défend l'accroissement de la part forfaitaire dans le financement et égratigne au passage les MIGAC qui échappent au privé. « 99 % de ces dotations bénéficient à l'hôpital public », regrette-t-il. Pour doper la pertinence des soins, il se montre ouvert à un « système de bonus/malus en cas d'actes inutiles ».

Pascal Roché souhaite une réforme administrative et de gouvernance. « En France, l'État est à la fois financeur, évaluateur, opérateur et administrateur du système de soins, il faut séparer les rôles », analyse le patron de Ramsay Générale de Santé. Il peste aussi contre des ARS jugées partiales, au détriment des opérateurs privés. 

Logique de proximité

Le groupe Ramsay déplore de se voir exclu des groupements hospitaliers de territoire (GHT). « Si les GHT deviennent le centre de toute organisation, ce sera une erreur dramatique », prévient Pascal Roché qui reconnaît la nécessité de mutualiser les moyens. Mais faute de coordination public/privé, il craint « une redondance des offres et un gaspillage de l'argent public ». Pascal Roché salue à cet égard le récent rapport du Haut conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie (HCAAM). « Nous partageons ses conclusions notamment dans sa logique de recours et de proximité », résume-t-il. « Nous voulons éviter la création de CHU gigantesques comme le seraient les GHT… »

Pascal Roché met également en avant les innovations du groupe, notamment aux urgences. Ramsay développe depuis 2013 une appli permettant d'accéder en temps réel au délai d'attente dans ses services d'urgence. Et le groupe se targue d'un taux de 85 % de patients pris en charge en moins de 30 minutes. Avec un message clair : il faudra compter sur les cliniques dans la réorganisation qui se profile. Au-delà, le géant du secteur privé mise sur le virage numérique (partenariat avec Doctolib, portail Ramsay Services de l'admission au paiement en ligne) dans un secteur jugé « insuffisamment digitalisé ».  

Martin Dumas Primbault

Source : Le Quotidien du médecin: 9675