Le groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) sur la vaccination de l'organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé l'introduction de la vaccination contre la dengue, à l'aide du Dengvaxia (CYD-TDV, un vaccin vivant atténué commercialisé par Sanofi Pasteur), dans les régions où la transmission du virus est la plus forte. Les experts ont publié cette recommandation à l'issu d'une réunion qui s'est tenue du 11 au 14 avril 2016.
Les experts sont arrivés à un consensus sur la base de modélisations estimant l'impact sur la santé publique de l'introduction de la vaccination contre la dengue : « L'introduction de la vaccination en routine chez les adolescents pourrait réduire de 10 à 30 % le nombre d'hospitalisations suite à une infection par le virus de la dengue sur une période de 30 ans », écrivent-ils.
Ils notent cependant que ce bénéfice serait moins important dans les zones de plus faible transmission, eu égard à la plus grande proportion d'individus séronégatifs. Aussi, le SAGE ne recommande l'introduction de la vaccination par le Dengvaxia que dans les zones où la circulation du virus est la plus importante avec une séroprévalence de l'infection d'environ 70 % ou plus chez les enfants entre 9 et 16 ans. Le vaccin n'est en revanche pas recommandé quand la séroprévalence est inférieure à 50 %. La vaccination doit en outre être intégrée à un ensemble de mesures de lutte contre le virus et son vecteur.
Un schéma à 3 doses
Un schéma de vaccination à 3 doses à 0, 6 et 12 mois a été retenu par les experts de l'OMS qui restent dans l'attente de donnée démontrant qu'un schéma plus simple serait aussi efficace. « Les pays qui introduisent la vaccination doivent s'assurer de disposer d'un système de soin à même d'assurer le suivi de la vaccination sur un an », ajoutent les experts. L'utilisation du Dengvaxia chez les enfants de moins de 9 ans n'est, par ailleurs pas recommandé. « Une vaccination entre 11 et 14 ans est préférable », expliquent les auteurs.
Leurs recommandations reposent sur les résultats de deux études de phase 3 réalisées chez des enfants de 2 à 14 ans en Asie du sud-est et sur des enfants de 9 à 16 ans en Amérique latine. L'efficacité du vaccin à 25 mois dans l'étude menée en Amérique latine était de 65,6 %, avec des différences de protection selon le génotype (plus efficace vis-à-vis des génotypes 3 et 4 que des 1 et 2) et de l'âge (plus efficace chez les enfants les plus âgés).
Au cours de l'essai mené en Asie, un surrisque d'hospitalisation a été observé au cours de la 3e année qui suit la vaccination. L'explication de ce surrisque est encore inconnue, mais « pourrait être liée à l'âge ou au statut sérologique », c’est-à-dire au fait que l'enfant ait été en contact ou non avec le virus avant la vaccination, concluent les experts du SAGE.
Sanofi a annoncé au début du mois d'avril le lancement d'une campagne de vaccination de masse aux Philippines, visant 1 million d'élèves dans 6 000 écoles publiques de trois régions du pays.
Soumission chimique : l’Ordre des médecins réclame un meilleur remboursement des tests et des analyses de dépistage
Dans les coulisses d'un navire de l'ONG Mercy Ships
« Le matin, je me demandais si j’allais bosser ou si je fonçais dans un mur », une médecin partage ce qui l’a aidée à sortir du burn-out
Pédocriminalité : l'ex-chirurgien Joël Le Scouarnec renvoyé devant une cour criminelle