Tarifs 2016 des établissements de santé

Les cliniques très remontées, les hôpitaux à demi satisfaits

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Publié le 14/03/2016
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Des tarifs en baisse de 1,5 % pour l'hôpital public et de 2,15 % pour les cliniques MCO (médecine, chirurgie et obstétrique), et peut-être plus importante pour les cliniques de SSR et de psychiatrie. Voici les tarifs des établissements publics et privés pour l'année 2016, calculés avec le gel prudentiel (les réserves de crédits) et la reprise des allégements de charges et du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE).

Le ministère de la Santé estime que ces tarifs, en baisse par rapport à 2015, sont « équitables ». Ils sont en tout cas loin de ravir les cliniques et hôpitaux privés. Lamine Gharbi, président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), a ainsi qualifié cette campagne tarifaire d'« insupportable, et encore pire que l'année dernière ».

Une politique tarifaire « en trompe-l’œil »

La pilule est dure à avaler pour les cliniques de soins de suite et réadaptation (SSR) dont les tarifs baissent de 2,7 %, dont 0,63 % de reprise du CICE. Le Dr Gabriel Bossy, président de la FHP-SSR, parle de « baisse historique » et de « volonté de démanteler tout un pan de l'hospitalisation, au détriment des patients ». La FHP dénonce par ailleurs des baisses ciblées « là où les cliniques sont leaders », comme les interventions sur la main ou le poignet, en baisse de 15 %, ou encore la dialyse, dont le tarif a baissé de 3,58 %.

Enfin, le syndicat accuse le ministère d'une politique tarifaire « en trompe-l’œil et inéquitable », car la baisse des tarifs des hôpitaux publics est compensée par la hausse d'1,7 % des enveloppes budgétaires MIGAC (missions d'intérêt général et aides à la contractualisation), qui s'élèvent à 6,5 milliards d'euros.

Le secteur public à moitié convaincu

L'hôpital public a lui plutôt bien accueilli ces annonces tarifaires. Malgré une « exigence budgétaire renforcée », la Fédération hospitalière de France (FHF) avait fait part de sa satisfaction face à la progression des enveloppes MIGAC, en alertant tout de même les pouvoirs publics d'un possible « effet de ciseau » entre les baisses de tarifs et les décisions nationales d'augmentation des dépenses.

La fédération représentant le secteur privé non lucratif (FEHAP) a également reconnu de « très louables efforts de concertation » au ministère, tout en rappelant « la marche forcée vers des gains de productivité et la pression vertigineuse accumulée sur les épaules des équipes hospitalières »

Marie Foult

Source : Le Quotidien du médecin: 9479