Les députés d’Europe Écologie Les Verts dénoncent les « mesurettes » du gouvernement

Publié le 28/10/2011
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ILS NE SONT QUE QUATRE dans l’Hémicycle mais ils font entendre leur voix.

Les députés d’Europe Écologie Les Verts (EELV) portent un regard très critique sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2012 dont l’examen se poursuit au Palais Bourbon. Le mouvement écologiste dénonce un budget « obsolète », qui ne s’intéresse qu’aux aspects comptables, « sans vision globale de la santé publique ». « Notre pays baisse très fortement nos dépenses de santé alors que si nous faisions davantage de prévention, le nombre de maladies chroniques pourrait être diminué », explique Anny Poursinnof, députée des Yvelines, qui a déposé une motion de rejet sur ce PLFSS. Une disposition de ce budget de la Sécu illustre, selon la députée écologiste, les limites de l’exercice. « Le gouvernement essaie de grignoter sur les arrêts de travail (en changeant le mode de calcul des indemnités journalières). Ce sont les plus fragiles qui sont montrés du doigt alors qu’il faudrait leur venir en aide ».

Plutôt que des « mesurettes », le parti réclame une refonte globale de la fiscalité. « Notre système est structurellement irresponsable, déplore François de Rugy, député EELV de Loire-Atlantique. Il faut que l’ensemble des revenus du travail et du capital soient taxés de la même façon. On voit le gouvernement chaque année raboter les prestations pour tenter d’équilibrer le système avec des déremboursements successifs, les franchises et cette année - c’est le pompon - la taxation des mutuelles ».

Interdire les dépassements.

Les écologistes plaident pour la disparition de la caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES ), pour l’intégration de cette dette sociale dans le budget de l’État et pour la fusion de l’impôt sur le revenu et la CSG. EELV appelle aussi à lutter contre le travail dissimulé, à augmenter les recettes et à « ne pas avoir peur d’augmenter les prélèvements obligatoires ».

Les écologistes suggèrent par ailleurs de recentrer la prise en charge de l’assurance-maladie sur les soins les plus utiles. En matière de démographie médicale, ils souhaitent négocier une « convention du territoire » avec les médecins visant à mieux répartir les praticiens dans l’Hexagone.

Dans un autre registre, le parti veut interdire les dépassements d’honoraires en procédant à une revalorisation de la rémunération des médecins de ville et à une redéfinition des missions de la médecine générale. À six mois de l’élection présidentielle, les écologistes ont jeté les bases de la plateforme santé de leur candidate, Eva Joly.

 CHRISTOPHE GATTUSO

Source : Le Quotidien du Médecin: 9034