Les « insuffisances » du Ségur de la santé pointées en commission d'enquête Covid

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Publié le 03/09/2020
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Crédit photo : S.Toubon

Auditionné par les sénateurs de la commission d'enquête chargée d'évaluer les politiques publiques et la gestion de la crise sanitaire, le Dr Jean-Marcel Mourgues, vice-président du Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM), a jugé que les solutions proposées à la faveur du Ségur de la santé en juillet n'étaient pas à la hauteur du choc subi par le système de santé pendant la crise. 

Selon lui, la séquence a favorisé une « mise en lumière particulièrement crue des insuffisances du système de santé, avec toutes les incertitudes quant aux mesures du Ségur de la santé, dont chacun s'accorde à dire qu'elles sont notoirement insuffisantes, même si celles-ci sont récentes ». De surcroît, « le déconfinement montre déjà des incertitudes dans l'anticipation opérationnelle s'il y avait une deuxième vague d'importance, ce qui est toujours craint, notamment cet automne », a jugé l'ordinal dans le cadre d'une table ronde avec les Ordres des diverses professions de santé. 

ARS et préfets, à revoir

Interrogé sur le même sujet, le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) Frédéric Valletoux, pourtant signataire des accords du Ségur en juillet, a nuancé son jugement pour pointer aussi les manques de l'accord.

Rappelant que la FHF avait plaidé en avril pour un « new deal de la santé », Frédéric Valletoux a estimé que la fédération n'avait été que « partiellement entendue ». Si ce « grand rendez-vous » a permis d'avancer sur plusieurs points (investissement hospitalier, revalorisations salariales, financement du système), d'autres éléments « n'ont pas trouvé de réponse même s'ils nous semblent urgents ». Frédéric Valletoux a plaidé pour « la remise à plat de la gouvernance nationale du système de santé ». « Nous avons vu que l'articulation entre les préfets et les délégués départementaux des ARS n'a pas fonctionné » dans la crise, a-t-il illustré. Le patron de la FHF a épinglé aussi l'absence de mesures spécifiques sur « le grand âge et de l'autonomie » et, à ce stade, dans « l'organisation dans les territoires ».


Source : lequotidiendumedecin.fr