LE RAPPORT de la DGS relatif aux pratiques de la médecine à visée esthétique (« le Quotidien » du 2 avril) continue à faire du bruit. Il épinglait en effet l’activité des médecins généralistes effectuant des actes à visée esthétique, regrettant notamment qu’il n’y ait pas « de cursus universitaire spécialisé en médecine esthétique reconnu sur le plan national ». Le rapport se faisait également l’écho de cas de patients ayant, à l’occasion d’un acte à visée esthétique effectué par un généraliste, subi des complications « aux séquelles parfois définitives ». En conséquence de quoi la DGS suggérait dans son rapport de procéder à une « réforme ayant pour objectif d’assurer la sécurité et la qualité » de ces techniques, par exemple en réservant ces actes à des « professionnels prévus par l’encadrement juridique ».
Ce battage médiatique a fait réagir les médecins morphologiques et anti-âge, qui font valoir qu’un diplôme existe. En 2005, rappellent-ils, le DIU (diplôme interuniversitaire) de médecine morphologique et anti-âge (MMAA) a été créé. Il bénéficie d’un encadrement universitaire des actes à visée esthétique, et jouit d’une reconnaissance de l’Ordre des médecins. Pour le Dr Lydia Houri, présidente de la Société française de médecine morphologique et anti-âge, cet enseignement ne vise pas seulement à acquérir la maîtrise des actes à visée esthétique, mais à proposer « une prise en charge globale de la prévention des effets du vieillissement ». Même tonalité du côté du Pr Philippe Caix, chirurgien plasticien et maxillo-facial, qui dispense des cours dans le cadre de ce DIU, et qui revient sur sa création : « Il y avait en face de nous des structures privées où on enseignait des gestes en quelques jours. Il en allait de la responsabilité de tous de mettre de l’ordre dans toute cette cuisine commerciale, et de lutter contre une forme bizarroïde de médecine esthétique. L’idée a été approuvée par le CNOM qui nous a accompagnés pour cadrer le système ».
Les médecins esthétiques ont également abordé le thème de la loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires) qui doit prochainement être discutée par les sénateurs. Son article 19 aborde la question des actes de médecine esthétique pour les encadrer plus sévèrement que par le passé, et renvoie à un décret ultérieur des dispositions « relatives à la formation et la qualification des professionnels pouvant les mettre en uvre, à la déclaration des activités exercées et à des conditions techniques de réalisation ». A ce sujet, les professeurs hospitaliers - professeurs universitaires (PU-PH) coordinateurs scientifiques du DIU de médecine morphologique et anti-âge ont déposé au Sénat une proposition d’amendement qui prévoit notamment que « les professionnels de santé ayant pratiqué des actes, procédés, techniques et méthodes à visée esthétique de façon continue et consécutive pendant une durée de cinq ans, ou titulaire du DIU intitulé médecine morphologique et anti-âge reconnu par le CNOM peuvent poursuivre leur activité ».
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