Les syndicats mettent la pression sur la CNAM en invitant les généralistes à coter le C à 25 euros

Publié le 07/01/2016
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Confortés par les résultats d’une récente enquête nationale, l’UNOF-CSMF et MG France, ainsi que l’UFML, appellent les médecins à augmenter le prix de leur consultation. Cette initiative intervient à quelques semaines du début des négociations avec la CNAM.

La profession est chauffée à blanc. 80 % des 5 000 généralistes qui ont répondu à la consultation lancée en décembre par l’intersyndicale (UNOF, MG France, FMF), se disent prêts à suivre le mot d’ordre de hausse tarifaire. Les syndicats en ont tiré des conclusions. Pendant les fêtes, MG France, dans une newsletter, a invité 50 000 généralistes à coter 25 euros dès le 1er janvier 2016. « Le tarif de la consultation de votre généraliste est bloqué à 23 euros depuis le 6 janvier 2011, peut-on lire sur une affiche éditée par le syndicat. Il a donc décidé d’appliquer à partir du 1er janvier 2016 une majoration de deux euros. » Le président de MG France, le Dr Claude Leicher conseille aux médecins de famille de coter CS + DE. Selon lui, les mutuelles sont plus enclines à rembourser les patients dans cette configuration. Dans la foulée, l’UNOF, la branche généraliste de la CSMF, a également appelé les généralistes à porter le tarif de la consultation à 25 euros (C + DE ou CS + DE). « Les généralistes n’obtiendront que ce qu’ils iront chercher eux-mêmes », précise le Dr Luc Duquesnel. Sans surprise, la CSMF soutient l’UNOF et « appelle l’ensemble des médecins à pratiquer la désobéissance tarifaire en augmentant le tarif de la consultation et en pratiquant des dépassements d’honoraires ». Son objectif est d’obtenir à terme une revalorisation de la consultation à 30 euros.

L’Union française pour une médecine libre (UFML) prône également la liberté tarifaire « par la pratique du DE chaque fois que nécessaire ». L’unité syndicale n’est cependant pas totale. La FMF, qui avait participé au lancement de l’enquête nationale, ne souhaite pas, pour l’heure, participer au mouvement tarifaire. « On est pour l’unité mais il y a débat au sein de la FMF », confie son président le Dr Hamon. Une hausse de deux euros ne répond pas à l’ampleur du malaise ». Le SML assume également sa différence et milite pour un programme syndical commun, en prévision des négociations conventionnelles et de la grande conférence de santé du 11 février prochain. « Si rien ne sort de tout ça, conclut le Dr Éric Henry, il sera toujours temps de lancer la guérilla tarifaire. »

De son côté, l’assurance-maladie réfute le terme de stagnation des revenus. Si le C est bloqué à 23 euros depuis cinq ans, la rémunération des généralistes a augmenté de 8,9 % sur les quatre dernières années grâce à la ROSP et à diverses majorations (médecin traitant, pour les consultations de personnes âgées...).

H.S.R.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9460