Les travailleurs du sexe ont désormais une mutuelle santé et prévoyance ad hoc

Par
Publié le 16/06/2017

Le syndicat du travail sexuel (STRASS) annonce le lancement d'une mutuelle santé et prévoyance pour les travailleur(ses) du sexe en France. Après un refus et plusieurs absences de réponse, c'est la Mutuelle de prévoyance interprofessionnelle (MPI) qui a été choisie comme partenaire pour les soins non remboursés, ainsi que les incapacités de travail et invalidités, indique le Syndicat, fer de lance contre la loi relative à la lutte contre le système prostitutionnel en 2016 (contestée également par médecins et associations).  

« C'est un geste politique. Ça nous ancre dans la société », se félicite Axelle, une porte-parole du STRASS. « Alors qu'il y a de plus en plus de violence envers les travailleuses du sexe, il était nécessaire pour nous d'avoir un substitut de revenus en cas d'incapacité de travail. »

Les prostitué(e) s se déclaraient jusqu'à présent en tant que travailleur(se)s indépendants. « Cela signifie que toute maladie ou accident revient à notre charge, raison pour laquelle nous avons décidé (...) de mutualiser nos efforts afin de réduire les coûts de notre protection sociale et d'augmenter la couverture de nos soins », commente le STRASS. Certain(e)s se faisaient passer pour masseur(se)s dans « un cadre de forte défiance, mais dans les contrats de prévoyance ou de mutuelle, il est inscrit que si vous faites une fausse déclaration, les prestations sont annulées », poursuit Axelle.

« On n'a pas fait ça par devoir politique. Ce sont des adhérents comme les autres, qui ont les mêmes droits mais aussi les mêmes devoirs », a réagi Émilie Thirion, de la Mutuelle de prévoyance interprofessionnelle. 

Le STRASS envisage la création d’une couverture retraite sur le même principe.

Avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr