Après un rapport au vitriol du Sénat sur la saturation des urgences hospitalières, la question de l'organisation des 734 services d'urgences est revenue sur le tapis lors de la traditionnelle séance de questions au gouvernement, le 24 octobre.
Interpellant directement la ministre de la santé Agnès Buzyn, Annie Vidal, députée de La République en marche (LREM, Seine-Maritime), a rappelé, chiffres à l'appui, la particularité de ces services « à l'interface de la médecine et des maux de la société ».
Depuis 2013, le nombre de passages aux urgences est en augmentation constante, plus de 3,5 % par an en moyenne. Plus de 56 000 personnes se présentent chaque jour dans les 734 services d'urgences dont de nombreux patients qui relèvent d’une consultation simple. « Ils viennent aux urgences parce qu’ils n’ont pas su s’orienter dans le parcours de soins ou trouver de professionnels médicaux dans leur lieu de résidence », a souligné la députée. « Quelles mesures allez-vous prendre pour assurer la soutenabilité et la viabilité du système des urgences ? », a-t-elle interrogé.
Accéder à un médecin de nuit
Dans un Hémicycle bondé, Agnès Buzyn a avancé trois raisons en amont des urgences pour expliquer leur fréquentation soutenue : les difficultés financières des patients (reste à charge, dépassements d'honoraires), les raisons territoriales et... les difficultés pour accéder à un médecin de nuit – alors que les urgences sont ouvertes 24h/24.
La ministre de la Santé avance plusieurs pistes : améliorer la permanence des soins en médecine de ville ; adosser des maisons de santé pluriprofessionnelles ou des réseaux de soins auprès des services hospitaliers afin d’assurer les gardes à des tarifs abordables ; ou encore « travailler sur la gradation des prises en charge entre les groupements hospitaliers de territoire ». Ces axes de travail ont soulevé des applaudissements sur les bancs du groupe LREM et du MODEM.
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