La chronique de Richard Liscia

Macron à la conquête d'une majorité : terrrorisme au programme

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Publié le 08/06/2017
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Le terrorisme au programme

Le terrorisme au programme
Crédit photo : AFP

La façon dont réagissent les pays concernés à la menace sera déterminante. Non pas que l'insécurité pèsera sur le résultat des scrutins (même si, dans le cas des Britanniques, les Tories devraient perdre des sièges face aux travaillistes) mais parce que la tension liée à la fréquence des attentats limite objectivement l'importance des réformes économiques et sociales, qui ne seraient pas efficaces si la violence n'était pas contenue. Comme on ne cesse de le constater, le Brexit ne freine nullement le mouvement européen de solidarité avec le Royaume-Uni. La France et l'Allemagne expriment leur compassion pour les victimes avec d'autant plus de force qu'elles se savent en première ligne dans la bataille contre le terrorisme islamiste.

Il est trop tôt pour le dire, mais la répétition des crimes étant intolérable, la position d'un gouvernement qui ne parviendrait pas à la réduire serait très vite fragilisée. En France, le nouveau président veut créer une task force, directement liée à l'Elysée, qui permettrait à l'exécutif de réagir encore plus vite à un attentat. Il faut néanmoins rappeler que nous en sommes à la trentième loi anti-terroriste et qu'empiler des structures n'apparaît pas comme une solution efficace. L'extraordinaire résilience de l'opinion européenne a évité jusqu'à présent les mesures d'exclusion que pourraient inspirer la lâcheté et la haine de nos ennemis. Plutôt que de sombrer dans une politique de l'arbitraire, il faut trouver une palette de mesures ou d'actions qui rendent la vie impossible aux comploteurs. C'est la prévention des crimes, le harcèlement systématique des milieux dangereux, l'investigation dans les zones de non-droit, le rejet de toute complaisance à l'égard des djihadistes qui amélioreront la sécurité du pays.

Un langage sécuritaire ferme

M. Macron et son gouvernement seront d'autant plus utiles qu'ils disposeront d'une forte majorité à l'Assemblée, ce qui leur permettra d'ignorer le fracas pseudo-démocratique qu'organiseront les élus tentés par l'islamo-gauchisme. Le président de la République vient de prouver, au terme de ses conversations avec Donald Trump et Vladimir Poutine, qu'il est capable de tenir à de puissants personnages une langage d'une très grande fermeté, débarrassé  des convenances diplomatiques. Il a montré aussi que, dans tout conflit social, il refuse la démagogie et les promesses intenables. Il doit en faire autant au sujet du débat sécuritaire. Car la violence illimitée, inhumaine, des terroristes, ne nous laisse pas le choix : ils sont beaucoup trop dangereux pour qu'on puisse leur trouver la moindre excuse d'ordre social ou politique. Ils représentent un mal à éradiquer. Il est grand temps que la société française se libère de la culpabilité que lui inspirent son passé colonial et des analyses d'intellectuels qui, à force de rationaliser, finissent par ignorer les terribles séquelles laissées par le terrorisme.

La Première ministre britannique, Theresa May, s'est empressée, au lendemain de l'attentat de londres, d'indiquer le nombre des attentats déjoués par les services de sécurité britannique. C'était une façon maladroite de demander l'absolution pour un crime qui a fait sept morts et 48 blessés, dont une vingtaine de cas graves. Mais c'est vrai : chez eux, comme chez nous, les attentats « réussis » sont relativement rares. Le foisonnement des projets n'en est pas moins alarmant. Il faut donc associer le plus grand nombre de Français musulmans à la tâche accablante que les pouvoirs publics doivent accomplir. Il faut qu'ils dénoncent encore plus souvent le mal qui est fait non seulement à la société en général mais à leur communauté en particulier. Il faut qu'ils contribuent à la neutralisation de leurs éléments les plus inquiétants. Un discours de haine contre la France est déjà le début d'un crime et ne doit plus être toléré nulle part.

Richard Liscia

Source : Le Quotidien du médecin: 9587