Maladie de Lyme: une plainte au pénal met en cause les tests diagnostiques

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Publié le 06/02/2017
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Crédit photo : PHANIE

Une femme atteinte de la maladie de Lyme a déposé mercredi 1er février au pôle de santé publique du parquet du Tribunal de grande instance de Paris une plainte contre X pour « tromperie aggravée », dans laquelle elle met en cause la fiabilité des tests de diagnostic pratiqués en France.

Dans cette plainte, cette pharmacienne de 40 ans, mère de deux enfants, résidant dans le Cantal, dénonce « le manque de fiabilité » de certaines marques de tests de diagnostic, ce qui a « retardé la prise en charge de sa maladie », a expliqué à l'AFP son avocat, Me Philippe Meilhac.

La plaignante a un long passé d'errance diagnostique. Souffrant « d'un mal inconnu depuis des mois », elle a subi deux tests ELISA, puis un Western Blot (de confirmation), selon les recommandations issues de la conférence de consensus de 2006. Tous se sont révélés négatifs. 

PCR dans un laboratoire vétérinaire

« Après une quantité d'autres d'examens », elle a pu accéder à l'automne 2016 à une PCR, qui s'est avérée positive, en faisant passer son dossier pour celui d'un chien auprès d'un laboratoire vétérinaire.  

La plaignante met en cause « le défaut d'information » des laboratoires pharmaceutiques et des autorités sanitaires, en se prévalant notamment de l'avis de 2014 du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) en 2014. Ce dernier indique – alors que la valeur souhaitée de la spécificité des tests est de 90 % pour les tests de première intention (ELISA) et de 95 % pour les tests de confirmation (WB) – qu'« un état des lieux effectué à partir des notices des réactifs borréliose de Lyme mis sur le marché en France fait apparaître que le nombre de réactifs satisfaisant aux recommandations est de 13/33 pour les réactifs de dépistage et de 9/13 pour les réactifs de confirmation ». 

Cette plainte s'ajoute à une action en responsabilité civile initiée en octobre par deux avocats, Catherine Faivre et Julien Fouray, devant les tribunaux de grande instance de Paris et Nanterre, au nom de 130 personnes – qui devraient être rejointes par soixante autres, selon Me Fouray. 

Du côté des autorités, le ministère de la Santé a lancé en octobre 2016 un plan national, tandis que la Haute Autorité de santé devrait présenter un nouveau protocole national des soins en juillet 2017.


Source : lequotidiendumedecin.fr