Médecin adjoint : le Territoire de Belfort mise sur les internes pour épauler les généralistes en souffrance

Le Territoire de Belfort se saisit du dispositif du médecin adjoint pour pallier le manque de professionnels. La préfète du département, Sophie Elizéon, a signé la semaine dernière un arrêté permettant aux internes non thésés de la région d’apporter un appui temporaire à leurs aînés exerçant en cabinet ou en maison de santé pluridisciplinaire. Le contrat sera signé entre un médecin et son adjoint et validé par le conseil départemental de l'Ordre des Médecins. D'une durée de trois mois, il sera renouvelable une fois. 

Il s’agit d’adopter au niveau local le statut d’adjoint de médecins libéraux, créé en 1972 pour les zones connaissant « un afflux exceptionnel de population » comme les endroits touristiques, et étendu, en novembre 2016, aux déserts médicaux. Dans le cadre du plan gouvernemental visant à « renforcer l'accès territorial aux soins », présenté en octobre, le Premier ministre, Édouard Philippe, et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, ont affiché leur volonté de généraliser ce dispositif pour renforcer l'offre de soins dans les territoires.

Susciter des installations

Dans le Territoire de Belfort, le départ en retraite de onze médecins généralistes au cours des trois dernières années et la perspective de départ de 27 médecins généralistes âgés de plus de 65 ans inquiète les autorités locales. Le département connaît déjà une situation démographique médicale tendue avec une densité de 82,2 médecins généralistes pour 100 000 habitants (contre 95,3 au niveau régional et 105,4 au niveau national) et de 71,9 médecins spécialistes pour 100 000 habitants (contre 70,1 au niveau régional et 95,5 au niveau national).

En janvier 2017, une initiative similaire a été déployée en Eure-et-Loir. Au-delà d’une réponse au manque de médecins, l’expérience visait également, comme sur le Territoire de Belfort, à susciter des volontés d’installation.