Médecine de ville : Agnès Firmin Le Bodo et Thomas Fatôme tressent des lauriers aux CPTS

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Publié le 08/09/2022
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Crédit photo : Twitter FHF

Dans les cinq ans à venir, « toutes les zones de notre territoire national, à des degrés certes variables, mais sans exception, seront affectées par une sous-densité médicale », a alerté mercredi Agnès Firmin Le Bodo, lors des Universités d’été de la Fédération hospitalière de France (FHF). Face à cette problématique, la ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé mise sur des « réponses différenciées » en fonction des régions.

En tout cas, cette nouvelle organisation territoriale devra, selon elle, tenir compte des aspirations des nouvelles générations de médecins, aujourd’hui guidés par « la recherche de qualité de vie, de renouvellement et de mobilité ». Sur ce point, la montée en puissance des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) correspond à la fois à « l’aspiration d’exercice collectif des jeunes médecins » mais aussi à la nécessaire « adaptation géographique de l'offre de soins », applaudit Agnès Firmin Le Bodo.

« Contre la trouille »

Quelques minutes plus tard, c’était au tour de Thomas Fatôme de faire les louanges des CTPS mais aussi des maisons de santé pluridisciplinaires. Pour le directeur général de la Cnam, ces pools de libéraux font partie des réponses collégiales « à la trouille des médecins de s’installer dans des déserts médicaux ». De fait, ces structures collectives permettent de rompre avec l’isolement, tout en assurant le « relais » d'autres professionnels, explique-t-il. C'est la raison pour laquelle la Cnam a mis en place, avec les ARS, des accélérateurs de CPTS pour que les professionnels « passent moins de temps à construire les projets, à faire de l’administratif, du juridique et du financier », précise l’ancien directeur de cabinet adjoint d'Édouard Philippe.

Il confirme par ailleurs que l’une des priorités de la Cnam sera de permettre aux médecins traitants de regagner du temps médical. Alors que ces derniers ont en moyenne 1 000 patients suivis, l’objectif de l'Assurance-maladie est de les aider à « travailler dans de meilleures conditions, avec une équipe auprès d’eux, afin de prendre en charge davantage de patients ». « Si les généralistes passaient de 1 000 à 1 200 patients suivis en moyenne, cela réglerait le problème des assurés qui ne trouvent pas de médecin traitant », a-t-il expliqué début septembre, dans un entretien au « Figaro ».  

IPA et permanence de soins

Pour relever ce défi, le patron de la Cnam souhaite assouplir le dispositif des assistants médicaux afin de « lever les obstacles psychologiques des médecins ». Le DG de la Cnam travaille également sur « la relation médecin généraliste-infirmier ». Et de citer le succès du dispositif Asalee (Action de santé libérale en équipe) ou l’accord signé en juillet qui valorise l’exercice libéral des infirmières de pratique avancée (IPA) ».

Enfin, la simplification des contrats démographiques est à l'étude, notamment pour inciter les médecins spécialistes à « faire entre 50 et 80 km une ou plusieurs fois par mois » dans des zones sous-denses. Ces consultations déportées se font déjà dans plusieurs territoires, « on doit être capable de les systématiser », estime le patron de la Cnam qui aimerait aussi trouver un « équilibre » sur la permanence des soins. 


Source : lequotidiendumedecin.fr