2011 année des droits des patients

Mieux informer et promouvoir la bientraitance

Publié le 07/10/2010
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Crédit photo : S. TOUBON

D’APRÈS un sondage réalisé par l’institut BVA en septembre dernier, 70 % des Français (tout du moins des 962 personnes interrogées) n’auraient « globalement pas le sentiment de savoir quels sont les droits des patients ». Pourtant, on ne peut pas direque notre pays manque d’un arsenal législatif et réglementaire en la matière. « Le premier droit c’est de connaître ses droits », sous ce slogan, le ministère de la Santé annonce 2011 comme l’année des droits des patients – on leur souhaite de durer un peu plus qu’un an.... Et la ministre, Roselyne Bachelot, a présenté à la presse, en même temps que les grandes lignes des travaux préparatoires qui sont actuellement menés (c’est-à-dire leurs trois axes), les huit responsables des trois missions qui y sont consacrées.

Information, bientraitance et attentes du patient.

Ces travaux sont présidés par la journaliste et médecin Marina Carrère d’Encausse et coordonnés par deux rapporteurs, Christian Saout, président du CISS (Collectif interassociatif sur la santé) et Christine d’Autume, inspectrice générale des Affaires sociales. Assortis de préconisations, ils doivent être rendus à la ministre d’ici à la fin de l’année. Ils sont assumés par trois groupes de travail.

La première mission, qui est dirigée par Laure Albertini, responsable du pôle démocratie sanitaire à l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, et Alain-Michel Ceretti, conseiller santé du médiateur de la République, cherchera à faire vivre les droits des patients, autrement dit à faire en sorte qu’ils soient plus visibles et effectifs. Il s’agira donc de favoriser l’information des patients, indispensable pour assurer l’égalité d’accès à la santé pour tous et puis aussi de se préoccuper des personnes les plus vulnérables dans la connaissance et l’accès de ces droits.

La deuxième mission, confiée à Michelle Bressand, conseillère générale des établissements de santé, à Martine Chriqui-Reinecke, psychosociologue, et au Dr Michel Schmitt, radiologue, doit plancher sur la bientraitance à l’hôpital. « Il s’agit de voir comment améliorer le moment de la toilette, des repas, des soins douloureux ou de l’annonce d’une mauvaise nouvelle », explique la ministre. « C’est quelque chose qui questionne toute la communauté hospitalière de façon continue ». Cette mission devra établir des propositions qui seront discutées lors de six débats organisés en région au cours du premier semestre 2011, avant conclusion en mai.

Sous la direction de la sociologue Joëlle Kivits, d’Emmanuel Hirsch, qui dirige l’Espace éthique de l’AP-HP (Assistance publique hôpitaux de Paris), et de Nicolas Brun, chargé de mission à l’Union nationale des associations familiales et président d’honneur du CISS, la troisième mission s’attachera aux nouvelles attentes du citoyen. « Aujourd’hui, le patient est pleinement engagé, il a des interrogations, des questionnements auxquels nous devons répondre, souligne Marina Carrère d’Encausse. Il y a aussi un gouffre entre la relation patient-soignant d’il y a 40 ans et actuellement. ».

« La stigmatisation des malades est encore trop présente, déplore Christian Saout, qui se réjouit de cette année consacrée aux droits des patients. « Il n’est pas nécessaire de rajouter des droits mais de les faire connaître. »

L’année des droits des patients sera réellement inaugurée par un colloque fin janvier. Un site dédié et participatif doit être créé dès début 2011.

 AUDREY BUSSIÈRE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8831