Sport sur ordonnance, bien être, environnement et accès aux soins

Municipales : à Biarritz, un généraliste surfe sur la santé publique et la qualité de vie

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Publié le 06/02/2020
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Adjoint au maire de Biarritz et candidat sans étiquette aux municipales, le Dr Guillaume Barucq est un chantre du sport sur ordonnance. Le généraliste « écolo et centriste » veut faire de la station balnéaire une référence en matière de bien-être.

Crédit photo : DR

« Attends, est-ce qu'on peut prendre une photo ? Je fais une story sur Instagram. » Après une téléconsultation, le Dr Guillaume Barucq, cheveux longs et allure décontractée, fait jouer le jeu des réseaux sociaux à un patient. Candidat sans étiquette — « écolo et centriste » – à la mairie de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), il prend la pose et documente sa journée de médecin candidat à coups de hashtags et de légendes.  

« Il faut que les Biarrots voient que je continue à exercer pendant la campagne et que je continuerai si je suis élu. Et c'est un très bon moyen de toucher les plus jeunes aussi », explique le généraliste de 42 ans, installé depuis 2007 dans le centre de Biarritz, à deux pas de la Grande plage où il va régulièrement surfer.

Les réseaux sociaux lui permettent aussi de « garder le lien » avec les 1 340 patients dont il est le médecin traitant, et qu'il continue à voir pendant sa campagne à raison de « 10 à 20 créneaux de consultation, selon les jours ». Sur son site professionnel, il a même publié une note à leur attention : « Jamais je n’abandonnerai mon métier de médecin qui me maintient au contact de la vie réelle, mais j’adapterai mon exercice à temps partiel en fonction de mes obligations ».

Le duel de ministres a explosé en vol

Au cabinet, la plupart des gens connaissent l'engagement municipal de leur médecin de famille – adjoint à l'environnement depuis 2014 à la suite d'une alliance avec le maire (MoDem) Michel Veunac – et ils ne semblent pas s'en plaindre. « Être médecin n'est pas incompatible avec le fait de se présenter à la mairie, et il a déjà fait des choses ici... contrairement à d'autres ! », indique Catherine. Une référence à peine voilée à l'imbroglio local qui a vu deux membres du gouvernement – le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, et le secrétaire d'État auprès du ministère des affaires étrangères Jean-Baptiste Lemoyne – s'affronter pendant plusieurs semaines à Biarritz avant que l'Élysée ne siffle la fin de la récréation en obligeant les deux protagonistes à se retirer de la course fin janvier. 

Le Dr Guillaume Barucq le revendique : lui est « du coin », contrairement aux deux membres du gouvernement qui venaient ici en villégiature. « Les Biarrots veulent des avancées pour la ville, pas pour se faire mousser, résume aussi un pharmacien du centre-ville. Guillaume et sa famille sont à Biarritz depuis plusieurs générations. En 2014, les gens étaient un peu étonnés de son arrivée à la mairie, mais depuis il a fait ses preuves, notamment en santé. »

Mobilités douces

De fait, l'un des « dadas » du Dr Barucq est le sport sur ordonnance, mis en place dès 2015 sur la côte basque. Le dispositif, qui permet la prise en charge d'activités sportives pour les personnes sédentaires et en ALD, a récemment accueilli son 1 000e patient.

Et s'il est élu, le généraliste promet de faire de Biarritz « la ville de référence pour le sport/santé » et « un haut lieu du bien être, de la thalassothérapie, de l'activité physique et du sport de haut niveau ». « Je souhaite aussi mettre en place un observatoire de santé local pour mesurer exactement l'état de santé et la longévité des habitants du pays basque, régler le problème de la qualité des eaux de baignade, piétonniser le centre-ville et développer les mobilités douces », énumère le Dr Barucq, avant de se rendre à son local de campagne en vélo électrique.

Déserts qui pointent 

En matière d'accès aux soins, le praticien reconnaît que la cité basque ne connaît pas de pénurie médicale pour le moment. Mais les ennuis pointent dans certaines spécialités. « Un désert se profile en dermatologie et en gynécologie, où il est de plus en plus difficile d'obtenir des rendez-vous, avance le Dr Barucq. Les loyers sont devenus très élevés ici – jusqu'à 8 000 euros le m2 – et cela devient compliqué pour les jeunes médecins de s'installer. » Une maison de santé pluriprofessionnelle pourrait permettre de « préparer l'avenir », relève le praticien qui souhaite aussi préserver la clinique locale, passée sous la coupe de Ramsay Santé.

Dans ce scrutin, le premier défi sera de franchir le premier tour avec sa liste « Biarritz Nouvelle Vague ». « Ensuite, on verra. Il y a beaucoup de jeux d'alliance ici, reconnaît le généraliste. Mais soit je deviens maire, soit j'abandonne le poste d'adjoint et je redeviens simple conseiller municipal. »

Il y a quelques jours, un sondage* IPSOS pour France Bleu Pays Basque et le quotidien « Sud-Ouest » le plaçait en troisième position au premier tour – derrière la candidate Les Républicains et le maire sortant.

*Sondage réalisé entre les 24 et 29 janvier, juste avant l'annonce du retrait des candidatures de Didier Guillaume et Jean-Baptiste Lemoyne, auprès de 502 personnes (méthode des quotas).

De notre envoyée spéciale Marie Foult

Source : Le Quotidien du médecin