Nicolas Revel (CNAM) revient sur la convention : les priorités assumées, la « digestion » du texte, le climat…

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Publié le 03/04/2017
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Crédit photo : S. Toubon

Invité à s'exprimer lors d'une session plénière du Congrès de la médecine générale (CMGF), le patron de la CNAM, Nicolas Revel, a une nouvelle fois défendu la nouvelle convention médicale et notamment l'engagement financier très significatif dans un contexte contraint. « La convention représente 1,3 milliard d'euros d'investissement [en dépenses remboursables] dans un contexte où l'objectif national de dépenses d'assurance-maladie (ONDAM) est à 2 %, ce n'est pas rien ! », a-t-il plaidé devant les Drs Claude Leicher et Claude Bronner, respectivement président de MG France et président de la branche généraliste de la FMF, tous deux signataires de cette convention

Selon le directeur général de la CNAM, la difficulté majeure de cette négociation a résidé dans les revendications « nombreuses » des syndicats et des diverses spécialités. « Il a fallu faire des choix et assumer des priorités : la première d'entre elles était de concentrer l'effort sur la médecine générale, ce que nous avons fait puisque 67 % du montant financier lui est alloué », a-t-il assumé.

Soulignant « l'importance symbolique » d'un C à 25 euros acquis en une seule fois – ce qui n'était pas prévu initialement –, Nicolas Revel a également rappelé que la convention monterait en charge progressivement jusqu'en 2019. « L'assurance-maladie est encore en phase de digestion de la convention même si nous avons bouclé de "petits avenants" (NDLR sur la télémédecine, l'avantage maternité et la ROSP du médecin traitant de l'enfant) », a précisé le patron de la CNAM.

ROSP : des indicateurs qui ne seront pas figés

Sur les nouveaux forfaits (patientèle, structure), Nicolas Revel a mis en avant sa volonté de simplification et d'efficacité. « Tout au long de la négociation, j'ai essayé de garder des marges de manœuvre pour investir dans ces forfaits qui sont des moyens de diversifier la rémunération des praticiens », a-t-il commenté. Réagissant à une question de la salle, il a assuré qu'il ne croyait pas à la contrainte d'installation mais qu'il cherchait plutôt à libérer du temps médical, notamment grâce au forfait structure, censé aider les médecins à investir dans des outils de modernisation et d'échanges.

Quant à la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP), toilettée, Nicolas Revel a salué la contribution précieuse du Collège de la médecine générale à l'élaboration des indicateurs, qui pourront être revus au fil de l'eau. « Il était impossible de repartir sur des indicateurs qui ne bougent pas pendant cinq ans, désormais on pourra rendre cette ROSP plus pertinente en termes de santé publique », a-t-il jugé.

« Cette négociation n'a pas été facile mais, au cours de ces réunions, nous avons construit sur beaucoup de choses et réussi à instaurer un climat de travail, qui doit continuer à vivre, a souhaité Nicolas Revel. Je souhaite que nous ayons une relation de confiance, mais il faut aussi qu'il y ait une responsabilité des médecins. »


Source : lequotidiendumedecin.fr