Quels défis !

Pour Olivier Véran, c’est la rentrée de tous les défis. Avec un été si dense en rebondissements sur le plan sanitaire, le neurologue est resté sur le front pendant les vacances. Et le voilà plus que jamais en première ligne. Enjeu majeur de ce début d’année scolaire : la santé publique, confrontée à la mauvaise surprise de la reprise de la pandémie de Covid. L’exercice tient du grand écart pour les autorités sanitaires. Il s’agit, autant que faire se peut, de protéger les populations, sans plomber l’activité économique et de remobiliser des professionnels de santé, déjà bien éprouvés par six mois de combat contre la maladie. Certes, le pays semble infiniment mieux préparé qu’au printemps en matière de prévention, de repérage et de prise en charge des patients. Et les perspectives vaccinales ne sont plus des chimères. Mais pour l’heure la menace infectieuse place une nouvelle fois l’Hexagone et les acteurs du soin en particulier en état d’urgence. Un positionnement inconfortable pour tout le monde.

Dans ce contexte, comment éviter la surchauffe ? Et comment bâtir avec les soignants ce nouveau deal annoncé par les pouvoirs publics ? Les promesses faites pendant la crise doivent se concrétiser rapidement. À commencer par celles du Ségur de la santé concernant les hospitaliers, qui au-delà du volet rémunération vise aussi à réinventer la gouvernance et les règles du jeu dans les établissements. Chez les libéraux aussi, les attentes sont fortes. Le round de négociations qui s’ouvre avec le nouveau patron de la CNAM ne doit pas décevoir. Dans les jours qui viennent, l’annonce de l’ONDAM 2021 permettra de jauger des intentions réelles du gouvernement en direction des blouses blanches. Alors même que la Sécu renoue avec un déficit abyssal, il s’agira de montrer que les pouvoirs publics assument ces dérapages comptables, car la santé est vraiment devenue leur priorité.