Réformes : le regard critique du Pr Zhou, directeur d’hôpital, radiothérapeute formé à Lyon

Publié le 04/12/2014
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L’hôpital Zhongnan de l’université de Wuhan est lié à la France par de multiples coopérations depuis 20 ans. Certains de ses cadres sont francophones, à l’image du Pr Zhou Yunfeng, directeur de ce gigantesque paquebot de 3 300 lits - quatre fois la taille de l’hôpital Pompidou à Paris.

Avant d’étudier la radiothérapie à Lyon, le Pr Zhou débuta sa carrière avec 40 yuans par mois, environ 5 euros. C’était il y a 30 ans. Il mesure le chemin parcouru, tout en posant un regard assez critique sur la réforme en cours en Chine. « La prévention n’est pas une priorité, observe-t-il. Il n’existe pas de dépistage de masse. Le taux de survie du cancer à cinq ans est deux fois plus faible qu’en France ».

Pas de maillage du territoire

Le deuxième regret du Pr Zhou concerne la carte hospitalière, très éloignée du maillage territorial à la française. « On a trop de grands hôpitaux sans lien avec les besoins ». Les Chinois n’ont pas confiance dans les petits hôpitaux : « Le paysan qui veut être bien soigné va à la grande ville pour avoir un bon médecin, qu’il va bien payer ».

La dernière critique cible le corps médical, jugé peu fiable par endroits. « Il existe des facultés de médecine de différents niveaux, la qualité des médecins n’est pas contrôlée. Par exemple, les petits hôpitaux manquent de bons médecins pour traiter le cancer ». Le chef d’établissement souhaite toutefois conclure sur une note positive : « Depuis 20 ans il y a eu beaucoup de changements. Le niveau de la recherche a beaucoup progressé. C’est possible de voir un bon médecin dans un bon hôpital, mais pas partout ».

D. Ch.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9371