Régulation des produits de santé : le G5 appelle le gouvernement à « changer de doctrine »

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Publié le 03/10/2019

Crédit photo : Photo d'illustration S. Toubon

« Nous demandons solennellement au gouvernement d'être cohérent avec les engagements du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS). Il est temps de changer la doctrine de régulation pour éviter la désindustrialisation des entreprises françaises avec ses effets délétères : fermetures des sites, dégradation de la balance commerciale, perte de notre dépendance sanitaire. » Devant plus de 250 personnes réunies aux 8es Rencontres du G5, qui regroupe les huit laboratoires pharmaceutiques français (Guerbet, BioMérieux, Ipsen, Théa, LFB, Pierre Fabre, Sanofi et Servier), Yves l'Épine, président du G5, est allé droit au but ce jeudi.

Entre 2010 et 2017, 80 % des économies réalisées par l'Assurance-maladie sur les soins de ville proviennent des baisses de prix des médicaments et des dispositifs médicaux alors que ceux-ci représentent moins de 40 % du budget des soins de ville, avance le G5.

Pour 2020, le PLFSS programme 1,3 milliard d'euros d'économies principalement à la faveur de nouvelles baisses de prix sur les produits de santé. Les industriels considèrent dans ces conditions que « la situation française est critique », poursuit le DG de Guerbet. Selon une étude du BIPE, cabinet de conseil en stratégie, la production française est en quasi stagnation contrairement à d'autres pays européens (Allemagne, Suisse ou Italie). Le chiffre d'affaires France du G5 a reculé de 16 % sur la période 2010/2017, entraînant une baisse de 23 % de la contribution des entreprises du G5 au PIB. 

Des objectifs pour le CEPS

Pour éviter la délocalisation des sites de production, le G5 suggère de fixer au comité économique des produits de santé (CEPS, chargé par la loi de déterminer les prix des médicaments) des « objectifs clairs et chiffrés en termes d'investissements, d'exportations pour développer de nouvelles installations et préserver les sites existants ».

Le G5 réclame l'« application effective » de l'article 18 de l'accord-cadre entre le CEPS et le LEEM qui permet de tenir compte des investissements en production et en recherche dans la fixation et la révision du prix des médicaments. Enfin, le think tank propose de mettre en place un « dispositif de prix facial à l'export accompagné de remises pour les produits fabriqués en France, sans surcoût pour l'Assurance-maladie ».


Source : lequotidiendumedecin.fr