Entretien

Sara Touhami, un double cursus médecine-sciences : « Une vocation pour la recherche »

Publié le 28/01/2016
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LE QUOTIDIEN. Vous avez toujours voulu faire de la recherche. Pourquoi avoir choisi l’ophtalmologie ?

SARA TOUHAMI. Initialement, j’avais plutôt envisagé de m’orienter vers les maladies infectieuses ou la médecine interne, mais très vite je me suis tournée vers l’ophtalmologie, spécialité très complète, à la fois médicale et chirurgicale et pour laquelle les opportunités de recherche, soutenues par les industriels, sont nombreuses. Après avoir validé mon 8e semestre d’internat et obtenu mon doctorat de médecine, je poursuis actuellement une thèse de sciences dans le cadre du double cursus médecine-sciences de l’école de l’Inserm, ce qui m’a permis de débuter mes activités de recherche dès le PCEM2. Je travaille sur la dégénérescence maculaire liée à l’âge, en particulier sur le rôle de l’inflammation dans la physiopathologie de la maladie.

L’ophtalmologie est l’une des premières spécialités choisies lors de l’ECN. Pour quelles raisons ?

La spécialité attire en effet de nombreux étudiants, quasiment tous primants en PCEM1. Sans doute parce qu’elle est médicale et chirurgicale, au carrefour de nombreux domaines, comme la diabétologie ou la médecine interne, ce qui offre un exercice varié tout en préservant la qualité de vie. Il est à constater qu’il s’agit de la spécialité chirurgicale la plus féminisée, avec environ 60 % de femmes. L’absence d’urgences vitales, et donc de stress majeur, serait un atout important, qui séduit les jeunes générations soucieuses de trouver un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Les externes n’hésitent d’ailleurs pas à se renseigner sur les horaires de travail dans la spécialité, en ville comme à l’hôpital. C’est aussi une spécialité qui permet de coder des actes de façon correcte, ce qui offre un bon rapport temps de travail/revenus, paramètre qui doit être pris en compte lorsque l’on se projette dans 10 ou 20 ans. Enfin, le fait que l’industrie s’y intéresse est très motivant car cela permet à cette spécialité de rester à la pointe de la technologie.

Qu’en est-il des possibilités de remplacement ?

Ils sont possibles à partir du 6e semestre, après avoir validé 5 semestres dont au moins 3 en ophtalmologie. La demande des spécialistes libéraux est forte et en pratique, dans certaines zones géographiques du moins, ce sont les ophtalmologistes installés qui viennent chercher les internes. Il n’y a donc aucune difficulté, contrairement à d’autres spécialités où les opportunités sont rares.

Propos recueillis par la Dr Isabelle Hoppenot

Source : Bilan spécialiste