Tarifs 2016 : les cliniques et hôpitaux privés très remontés face à la baisse de 2,15 %

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Publié le 10/03/2016
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Crédit photo : S. TOUBON

La Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) est revenue ce jeudi sur les tarifs décidés par le ministère de la Santé pour 2016. Le syndicat n'avait pas encore communiqué sur cette annonce, qui prévoit une baisse de 2,15 % pour les cliniques et de 1,5 % pour l'hôpital public.

La satisfaction est loin d'être au rendez-vous. « La ministre a annoncé une campagne équitable, mais la réalité est tout autre », annonce d'emblée Lamine Gharbi, président de la FHP : « Depuis dix ans, les tarifs ont baissé de 1 % alors que l'inflation, elle, a pris 16 % et nos charges ont augmenté de 56 %. » Le syndicat a également rappelé qu'en voyant ces tarifs ainsi minorés, le secteur se privait de 5 000 emplois sur lesquels il s'est pourtant engagés. « Une catastrophe sociale », pour Lamine Gharbi.

Sur les trois branches de l'hospitalisation privée, cette baisse de tarifs est de 2,15 % (dont - 0,65 % de reprise du crédit d'impôt et de l'allégement des charges) pour les cliniques MCO (médecine, chirurgie et obstétrique), de 2,7 %, pour les cliniques de soins de suite et réadaptation (SSR) et de 2,49 % pour les cliniques psychiatriques.

 

Des tarifs jugés « insupportables »

 

« Ces tarifs sont idéologiques, et non économiques. En psychiatrie, nous sommes sur des tarifs de 2006, à 115 euros la journée. Plus on nous demande d'intervenir, moins on a de moyens », proteste le Dr Olivier Drevon, président de l'Union des cliniques psychiatriques au sein de la FHP. Une impression renforcée pour le syndicat qui considère que la baisse des tarifs est inégale, et ciblée sur des prestations où les cliniques sont leaders, comme les interventions sur la main (- 15 %).

La FHP est d'autant plus pessimiste qu'elle estime que le gel prudentiel (réserves de crédit) ne sera pas restitué, et prévoit une augmentation du nombre de cliniques en déficit – une sur trois l'année dernière. Le syndicat souhaite donc prendre des mesures contre ces baisses de tarifs « insupportables » et voudrait mener une action de masse sur le territoire, sans donner plus de précisions.

« Nous allons demander un rendez-vous à la ministre et à son cabinet pour avoir une campagne plus juste et équilibrée. C'est encore possible pour les SSR et la psychiatrie », espère Lamine Gharbi.


Source : lequotidiendumedecin.fr