Avec 109 275 cycles d'insémination réalisés en 2014, l'Espagne est le premier pays européen en termes d'assistance médicale à la procréation (AMP), indique le dernier rapport de l'European Society of Human Reproduction and Embryology (ESHRE), publié ce 4 juillet, et présenté ce même jour devant le 33e congrès de la Société, à Genève. L'Espagne devance la Russie (94 985 cycles) et la France (90 434). Sont comptabilisés les fécondations in vitro, les ICSI, les dons d'ovocytes, et les inséminations intra-utérines (IUI).
Le rapport recense 707 171 cycles de traitement en 2014 en Europe, et 146 232 naissances. Selon son responsable, le Dr Carlos Calhaz-Jorge, ce projet intègre 80 % de tous les traitements européens d'AMP – à l'exception notable des données de la Grande-Bretagne, qui comptabilisait 61 000 traitements en 2013.
Entre 33 et 35 % de taux de grossesse
Les cliniques européennes pratiquent plus de deux fois plus d'ICSI (336 123) que de FIV (123 809), malgré un taux de grossesse par transfert d'embryon significativement plus élevé avec les secondes (34,6 %, contre 33,1 % pour les ICSI).
Le taux de grossesse après don d'ovocyte continue d'augmenter, pour atteindre 50 %, avec de grandes différences selon les pays.
Les chances de donner naissance à un enfant sont plus élevées dans le cas d'un transfert de blastocyste (5 jours après fécondation) que dans les transferts plus précoces (à 3 jours), notamment pour les FIV, ICSI, embryons congelés, et don d'ovocytes.
Elles sont aussi plus grandes avec des ovocytes vitrifiés, issus du don (49 %), qu'avec des embryons vitrifiés ; et comparables avec le taux de réussite au moyen d'ovocytes frais, issus du don (51 %). « Les traitements avec des œufs congelés sont ceux qui ont le plus progressé, grâce à la révolution que fut l'introduction de la vitrification », commente le Dr Calhaz-Jorge.
Le taux de grossesses multiples continue à diminuer « doucement mais sûrement », selon les mots du Dr Calhaz-Jorge, jusqu'à 17 % en 2014 (vs 17,3 en 2013), tandis que le taux de transfert d'un embryon unique augmente, de 11 % en 1997 à 35 % en 2014.
De grandes inégalités dans l'accès à l'AMP persistent en Europe, observe le Dr Calhaz-Jorge, avec des pays qui dépassent les plus de 2 000 cycles par million d'habitants (Danemark, République Tchèque, Belgique, Slovénie), tandis que d'autres sont très parcimonieux (Malte, Portugal et Italie). Les besoins seraient pourtant de 1 500 cycles par million d'habitants, par année, selon une estimation de l'ESHRE en 2001. « Seulement une minorité de pays répondent à ce besoin », conclut le Dr Calhaz-Jorge.
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