Asthme : des preuves fragiles d'une amélioration des symptômes par le yoga

La pratique du yoga présente un léger bénéfice en termes d'intensité des symptômes et de qualité de vie pour les patients atteints d'asthme selon une revue de la littérature effectuée par la « Cochrane Library ». Les effets sur la fonction pulmonaire et la consommation de médicaments restent en revanche incertains, selon les auteurs de cette méta-analyse dirigée par le Dr Zuyao Yang, de l'université chinoise de Hong Kong.

Les chercheurs se sont basés sur les données de 15 essais randomisés, totalisant 1 048 patients. La plupart des essais ont été réalisés en Inde, bien que quelques-uns aient eu lieu en Europe ou aux États Unis. La majorité des participants souffraient d'un asthme faible ou modéré depuis au moins 6 mois, et les patients les plus anciens avaient été diagnostiqués il y a plus de 23 ans. Certaines études se bornaient à évaluer l'effet d'une série d'exercices de yoga, quand d'autres évaluaient un programme complet comprenant des entraînements à la respiration et la médication. Dans tous les cas, les participants poursuivant leur traitement médical.

Incertitudes de l'effet sur la prise de médicaments

Il existait des preuves d'une amélioration significative de la qualité de vie et des symptômes dans 5 études, avec des résultats variables en ce qui concerne l'amélioration de la fonction pulmonaire. Quant aux effets du yoga sur la quantité de médicaments consommés, ils sont incertains, compte tenu du faible nombre d'études qui montrent une telle relation.

Selon le Dr Yang, « nous ne savons pas non plus quels peuvent être les effets indésirables du yoga chez les patients asthmatiques ». Pour le Dr Rebecca Normansell (département de médecine respiratoire de l'université St George de Londres) la coordinatrice du groupe Cochrane spécialisé dans la santé des voies respiratoires, « nous ne disposons pas de preuves de bonne qualité pour déterminer si le yoga aide véritablement les patients à contrôler leur asthme, il est donc important que la prise en charge reste centrée sur les traitements médicaux, estime-t-elle, ces nouvelles données aideront les patients et les médecins à prendre des décisions plus éclairées ».