Don d'organes : plus de 6 000 greffes d'organes, des résultats « excellents », selon l'ABM

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Publié le 21/06/2018
agence biomedecine

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Crédit photo : S. Toubon

À l'occasion de la Journée nationale de réflexion sur le don d'organes et la greffe et de reconnaissance aux donneurs ce vendredi 22 juin, le Pr Olivier Bastien, directeur du département prélèvement et greffe d'organes et de tissus de l'Agence de biomédecine (ABM), a salué « les excellents résultats des transplantations en 2017 » et souhaite « consolider les efforts ».

La greffe est une thérapeutique de plus en plus sûre, avec des indications de plus en plus larges. Plus de 75 % des personnes ayant bénéficié d'une greffe vivent bien 10 ans après. Toutefois, le Pr Bastien note que « la greffe est victime de son succès. Le nombre de patients sur la liste d'attente est supérieur à celui des greffés ». En 2017, ils étaient 23 828 à attendre. Et chaque année, ce sont encore 500 patients qui décèdent avant d'avoir pu recevoir une greffe. « Ce chiffre reste stable malgré l'augmentation du nombre de greffes », constate néanmoins le Pr Bastien.

629 à partir de donneurs vivants pour un objectif de 1 000 par an

L'année dernière, 6 105 greffes d'organes ont été réalisées, dont 629 à partir de donneurs vivants, avec en tête les greffes de rein, de foie, de cœur et de poumon. En 2016, l'objectif du 2plan Greffe 2012-2016, fixé à 5 700 greffes par an, avait été dépassé avec 5 891 greffes réalisées. Concernant la greffe de cornée, la France est même autosuffisante, mais les besoins augmentent.

Si ces chiffres sont encourageants, les efforts sont à poursuivre pour atteindre les objectifs du 3e plan pour la greffe d’organes et de tissus (2017-2021) : 7 800 greffes d'organes par an, dont 1 000 à partir de donneurs vivants.

La poursuite de la mobilisation des donneurs et des professionnels de santé est donc cruciale. La greffe d'organes et de tissus relève d'une organisation nationale incluant prise en charge médicale mais aussi accompagnement des donneurs et des familles. Une chaîne de soins fonctionne 24 heures sur 24 et nécessite l'intervention d'un grand nombre d'acteurs : médecins prescripteurs, urgentistes, réanimateurs, infirmiers… « Le prélèvement n'est que le premier maillon d'une chaîne où chacun à sa place. Une coordination hospitalière est essentielle et doit être renforcée », estime le Pr Bastien. Cette chaîne de soins ne s'arrête pas à la transplantation. En France, plus de 57 000 personnes sont greffées et nécessitent un suivi, tous comme les donneurs vivants.

Par ailleurs, le Pr Bastien précise que « la particularité française est de ne pas privilégier une modalité de prélèvement et de don par rapport à une autre ». Les prélèvements peuvent ainsi provenir de donneurs décédés avec mort encéphalique ou arrêt circulatoire ou bien de donneurs vivants pour le rein et éventuellement le foie pour les enfants. « Même si les décès par mort encéphalique sont les premiers pourvoyeurs de greffe ». À noter que seulement 1 % des décès survenus à l’hôpital répondent aux critères permettant de conduire potentiellement à une greffe.

Tous donneurs présumés

En parallèle, le Pr Bastien souligne « la forte progression de la connaissance du public de la loi ». Si, par défaut, nous sommes tous donneurs, la mise en œuvre d'un nouveau décret le 1er janvier 2017 simplifie les modalités de refus du don, avec notamment la possibilité de faire part de son refus en s'inscrivant sur le site www.registrenationaldesrefus.fr et d'exprimer un refus partiel.

Pour le Pr Bastien, « l'objectif principal de la journée du 22 juin est de nouveau de mobiliser tout le monde autour du prélèvement afin de consolider les bons résultats, qui restent en partie fondés sur des valeurs de solidarité et de fraternité ».

Dans le cadre de cette journée de réflexion et de sensibilisation, un spot télévisé, des affiches, un guide d’information, le site dondorganes.fr et une page Facebook sont à la disposition du grand public.


Source : lequotidiendumedecin.fr