Dans un rapport présenté et adopté mardi à Strasbourg, l’eurodéputée libérale espagnole Beatriz Becerra Basterrechea estime que, même si les femmes représentent la moitié de l’humanité, les priorités comme les méthodes de la recherche médicale et pharmaceutique sont loin d’être élaborées en fonction de leurs besoins spécifiques, ce qui désavantage ces dernières en termes de traitements par rapport aux hommes.
Ce désavantage « thérapeutique » aggrave encore, selon la rapporteuse, les inégalités dont sont victimes les femmes en matière d’information sur la santé, d’accès aux soins et de prise en charge. Le rapport de Mme Becerra Basterrechea, très détaillé, énumère de nombreuses maladies féminines fréquentes pour lesquelles la recherche reste selon elle très insuffisante, en dépit de leur forte incidence. L’endométriose touche par exemple près de 10 % des Européennes, mais les ressources attribuées à la recherche sont loin de refléter cette proportion. De même, selon ce texte, les traitements de certaines maladies cardio-vasculaires ont été établis principalement à l’intention de patients masculins, alors que la mortalité cardio vasculaire est désormais plus importante chez les femmes que chez les hommes dans l’Union européenne.
Alzheimer, cancer, AVC…
Parmi les nombreuses causes de ces déséquilibres, le Parlement européen constate que les femmes sont sous représentées dans les essais cliniques et la recherche biomédicale : Ces recherches ne reflètent pas le sex-ratio de la population, et peuvent aussi, pour cette raison, « mettre en péril la santé et la vie des femmes ». Le Parlement souhaite tout particulièrement combler l’inégalité de représentation des genres dans les essais cliniques où elle est « particulièrement préjudiciable », comme la maladie d’Alzheimer, le cancer, les AVC, les MCV et les antidépresseurs. Il invite l’Agence européenne du médicament à élaborer des lignes directrices distinctes pour les femmes dans les essais cliniques et demande à la Commission et aux États d’inciter les femmes à participer plus nombreuses à ces essais. De plus, il exige que l’étiquetage des produits pharmaceutiques indique clairement si des essais cliniques ont été menés sur des femmes et si l’on peut s’attendre à des effets secondaires différents entre hommes et femmes. Élaboré à la seule initiative du Parlement, ce rapport n’a pas de valeur législative en soi, mais pourra ultérieurement ouvrir la voie à des travaux réglementaires dans ce domaine. Il vise surtout à inciter la Commission européenne à développer les perspectives de genre dans les différents programmes de recherche et de santé qu’elle gère dans le cadre de ses attributions, tout en appelant les États à faire de même au niveau de leurs propres politiques de santé.
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