Ebola : l’INSERM à la recherche de volontaires pour une étude sur un nouveau vaccin

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Publié le 09/12/2015
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L’INSERM a annoncé ce mardi le lancement du projet EBOVAC2, destiné à déterminer le profil le plus efficace pour une stratégie de « prime boost » combinant deux vaccins afin de protéger contre l’infection par le virus Ebola.

La stratégie consiste à administrer les deux vaccins – l’Ad26.ZEBOV et le MVA-BN-Filo – à quelques semaines d’intervalle. L’Ad26.ZEBOV doit, dans un premier temps, stimuler les défenses immunitaires tandis que le MVA-BN-Filo renforce et étend la réponse immunitaire.

Plusieurs candidats vaccins existent à ce jour. Le VSV-ZEBOV, produit par la recherche publique canadienne, l’Ad3-ZEBOV, développé par GlaxoSmithKline à partir de l’adénovirus de chimpanzé, l’Ad26.ZEBOV, développé par la firme Crucell Holland rachetée par Johson & Johnson, et le MVA-BN-Filo, développé par Bavarian Nordic.

Cet essai randomisé contre placebo de phase 2, sur 630 volontaires, fait suite à un essai de phase 1 mené en Angleterre, aux États-Unis et en Afrique sur l’Ad26.ZEBOV. L’un des enjeux de l’essai de phase 2, coordonné par le Pr Rodolphe Thiebaut de l’unité U897 « épidémiologie et biostatistique » de l’université de Bordeaux, est de déterminer l’intervalle optimal de temps entre les deux injections : 28, 56 ou 84 jours.

« Le vaccin de Johnson & Johnson utilise l’adénovirus de sérotype 26 déjà employé dans plusieurs indications dont des tentatives de vaccin contre le VIH, explique au « Quotidien » le Pr Thiebaut. Il est moins répandu que l’adénovirus de sérotype 3. Nous avons pensé le coupler au MVA de Bavarian Nordic. Non seulement le MVA est porteur d’une glycoprotéine de la souche Ebola Zaïre qui circule en ce moment en Afrique de l’Ouest, mais il est en plus porteur de protéines de la souche Soudan, de la souche Forêt de Taï et du virus Marburg. »

Appel aux volontaires français

Sur les 630 volontaires qui participeront au projet EBOVAC2, 200 seront recrutés en France. Ils doivent avoir entre 18 et 65 ans, vivre à proximité de Paris, Créteil, Lyon, Marseille, Rennes, Saint-Étienne ou Strasbourg. Ils doivent être en bonne santé, être affiliés ou bénéficiaire d’un régime de sécurité sociale. Les femmes enceintes ou allaitantes ne seront pas acceptées, ni celles qui n’utilisent pas une contraception efficace. La durée de participation est d’un an, avec 9 à 15 visites, avec indemnisation compensatoire. Des informations complémentaires sont disponibles sur le site internet dédié à l’essai.

Les premiers volontaires français seront vaccinés dès le 9 décembre. Un second essai de phase 2 est également prévu en Afrique, sur 1 188 volontaires.


Source : lequotidiendumedecin.fr