Fibrillation atriale : une consommation régulière d'alcool est plus à risque que le binge-drinking

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Publié le 17/10/2019

Crédit photo : PHANIE

Une consommation excessive d'alcool est un facteur de risque connu de fibrillation atriale (FA). Une équipe coréenne montre qu'une consommation régulière, même si elle est peu importante, est aussi un facteur de risque majeur. Les résultats de cette étude sont publiés dans « EP Europace » (un journal de l'European Society of Cardiology).

Selon une méta-analyse de 2014, le risque de FA augmentait de 8 % pour 12 g d'alcool consommés par semaine. Mais l'étude ne précise pas si ce risque est lié à la quantité d'alcool ou bien à la fréquence de consommation. C'est pour répondre à cette question que les auteurs ont interrogé, via des questionnaires, 9 776 956 patients ne présentant pas de FA et ayant bénéficié d'un check-up santé dans le cadre d'un programme national en 2009. Les participants ont été suivis jusqu'en 2017. Une FA est survenue chez 195 829 d'entre eux.

Un facteur de risque significatif

Les participants ont répondu à des questions sur leur consommation d'alcool. Deux paramètres ont été pris en compte : le nombre de jour où la personne a consommé de l'alcool par semaine et la quantité d'alcool bue à chaque fois.

Les individus qui boivent deux fois par semaine étaient considérés comme le groupe de référence. En comparaison à ce groupe, les personnes qui boivent de l'alcool une fois par semaine présentent le risque le plus faible de FA (HR = 0,933) et celles qui en boivent tous les jours le risque le plus élevé (HR = 1,412). Ainsi, la fréquence de consommation par semaine semble être un facteur de risque significatif de la FA.

En revanche, la quantité d'alcool consommée à chaque séance d'alcool n'est pas à elle seule un facteur de risque indépendant. Le binge-drinking, s'il est ponctuel, n'est donc pas associé au risque de FA.

Combiner réduction de la fréquence et de la quantité

« Notre étude suggère qu'une consommation fréquente d'alcool est plus dangereuse qu'une consommation occasionnelle excessive d'alcool en ce qui concerne la FA », résume Jong-Il Choi, co-auteur de l'étude.

L'étude montre par ailleurs un effet protecteur d'une faible consommation d'alcool. Des résultats à confirmer selon les auteurs.

Au vu de ces résultats, le fait de réduire sa quantité d'alcool semble donc insuffisant pour prévenir la survenir d'une FA. « Boire moins souvent peut aussi être important pour se protéger contre la FA », estime Jong-Il Choi.


Source : lequotidiendumedecin.fr