IL Y A CEUX – les incontournables – qui ont déjà leur maison-musée, comme Louis Pasteur à l’Institut Pasteur et à Arbois, Marie Curie à l’Institut Curie, Claude Bernard à Saint-Julien-en-Beaujolais, ou encore Théophraste Renaudot à Loudun** et Dominique Larrey à Baudéan. Le thème choisi cette année a poussé les municipalités à se souvenir des enfants du pays ou de faits marquants de leur histoire.
Ainsi la commune de Pierre-Buffière en Haute-Vienne célèbre-t-elle le Dr Guillaume Dupuytren, qui y est né en 1777. L’association Dupuytren mémoire vivante, qui a fait remettre en place, en ville, la statue du médecin, a repris pour l’occasion une exposition qui avait eu lieu à Paris, à l’Hôtel-Dieu. Les panneaux sont installés en plein air au milieu des vestiges de la villa gallo-romaine d’Antone (samedi de 14 heures à 17 h 30 et dimanche de 10 à 18 heures).
La ville d’Andlau, en Alsace, a monté une exposition sur le Dr Jean-Louis Stotlz (1777-1869), médecin militaire qui, après les campagnes napoléoniennes, devint viticulteur par son mariage. Installé à Andlau à partir de 1802, il se passionne vite pour la vigne et son environnement naturel, améliore les techniques agricoles et devient spécialiste des cépages de la vallée du Rhin. Son livre « l’Ampélographie rhénane » parait en 1852. Ses descendants continueront à œuvrer pour le patrimoine local tant en enrichissant les connaissances scientifiques sur les terroirs d’Andlau et leurs cépages qu’en léguant un hôpital aujourd’hui maison de retraite Stotlz-Grimm. (Mairie d’Andlau, samedi et dimanche de 14 heures à 17 h 30, salle Arthus, à côté de l’abbatiale).
Pendant la guerre.
Le nom du Dr Frédéric Dugoujon, qui fut maire de Caluire et député du Rhône, restera toujours associé à celui de Jean Moulin. C’est en effet dans sa maison, transformée depuis peu en lieu de mémoire, que fut arrêtée, en juin 1943, la fine fleur de l’Armée secrète : Jean Moulin et ses sept compagnons, l’ensemble des responsables militaires de la Résistance en zone sud. Le Dr Dugoujon était un ami de longue date d’André Lassagne, qui lui avait demandé son hospitalité pour réunir quelques amis. « La » réunion devait permettre de réorganiser la résistance après l’arrestation du Général Delestraint et de ses adjoints. Dugoujon avait mis sa maison à sa disposition en lui répétant : « Moins tu m’en diras, mieux cela vaudra ». De fait, en pleine consultation, il n’avait même pas vu entrer Jean Moulin, Aubrac et Schwarzfeld, en retard et installés, un moment, par erreur dans sa salle d’attente. On connaît la suite. La rafle opérée par la Gestapo n’épargne pas le Dr Dugoujon et son assistante Marguerite, qui avait ouvert la porte. Dugoujon est incarcéré à la prison Montluc puis transféré à Fresnes, où il restera un an. Le médecin-chef de la prison plaidera pour sa libération en raison de son passé de tuberculeux et la crainte de la contagion jouera en sa faveur.
Le Dr Dugoujon avait souhaité que sa maison, inscrite à l’inventaire des monuments historiques en 1990, devienne un lieu de mémoire. Acquise par le département du Rhône en 2007, elle a fait l’objet de travaux de réhabilitation pour se transformer en mémorial. Les décors ont été restitués et le cabinet du Dr Dugoujon reconstitué, avec son bureau, son armoire à pharmacie et un témoignage sonore du médecin. La salle d’attente accueille trois portraits et la salle à manger évoque « la » réunion. Ce sont des lieux simples, porteurs d’émotion. Au sous-sol, dans l’ancienne cave, ont été installés plusieurs vidéos, une frise chronologique et des pupitres interactifs. Ce sera la première ouverture au public de ce mémorial inauguré en juin. (2 place Gouailhardou Caluire et Cuire, samedi et dimanche de 14 à 18 heures, www.memorialjeanmoulin-caluire.fr)
La maternité suisse d’Elne, dans les Pyrénées orientales, doit tout à une femme généreuse, Élisabeth Eidenbenz,qui, jeune volontaire de la Croix-Rouge suisse et de l’Association suisse d’aide aux enfants d’Espagne, installe une maternité pour les 500 000 réfugiés fuyant les troupes franquistes. Elle jette son dévolu sur un château presque en ruine, celui d’Eugène Bardou, qu’elle transforme avec l’aide d’associations suisses, françaises et américaines. Le premier enfant y naît le 7 décembre 1939. Le château d’En Bardou permettra la naissance de 597 enfants de 22 nationalités différentes de 1939 à 1944. Aux Espagnols s’ajoutent bientôt, les juifs, les Tziganes et les déshérités de la région. La maternité sera fermée par les Allemands en avril 1944. En 1997, son nouveau propriétaire commence à renouer avec l’histoire de la vieille bâtisse. Il crée une association avec quelques enfants nés à la maternité dont l’un retrouve Élisabeth Eidenbenz. La commune d’Elne a racheté la propriété en 2005 pour en faire un lieu de mémoire (samedi et dimanche de 15 heures à 19 heures, route de Bages).
Mention spéciale à l’hôpital Esquirol, à Saint-Maurice, qui a choisi d’évoquer, dans la bibliothèque, des grands hommes patients de l’hôpital : Verlaine et le Marquis de Sade (samedi et dimanche de 13 heures à 17 h 30).
›MARIE-FRANÇOISE DE PANGE
* Programme des journées du patrimoine sur http://www.journeesdupatrimoine.culture.fr/
** Ces musées et lieux de mémoire sont accessibles à la rubrique « Musées de médecine » du site du Quotidien du médecin, http://www.quotimed.com/dossiers/index.cfm?fuseaction=viewdossier&Dossi…
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