Le Premier ministre Manuel Valls a inauguré ce lundi à Lyon l’extension du laboratoire P4 Inserm/Jean-Mérieux, le premier centre européen d’étude des agents pathogènes les plus dangereux, comme les virus des fièvres hémorragiques (Ebola, Marbourg, Lassa, etc.).
L’investissement, d’un montant de 11 millions d’euros, a permis de doubler la surface du laboratoire, avec 200 mètres carrés supplémentaires, ce qui fait de l’unité lyonnaise « le plus grand laboratoire européen de haute sécurité biologique », se félicite l’INSERM. Il existe à ce jour une vingtaine de laboratoires P4 de haute sécurité à travers le monde.
Changement de braquet pour la recherche
L’unité, ainsi agrandie, va faciliter le travail des chercheurs : séparer les activités de diagnostic et de recherche, abriter une animalerie, capacités accrues d’expérimentation et de formation. De plus, une zone sera spécifiquement dédiée aux bactéries pathogènes, comme les souches multirésistantes de tuberculose, ce qui n’était pas possible auparavant, car « on ne mélange pas dans la même pièce virus et bactéries, les équipements n’étant pas les mêmes », précise le directeur du P4, Hervé Raoul. L’arrêt de 8 semaines pour maintenance tous les 18 mois se fera moins ressentir avec une bascule entre les différentes structures.
Le laboratoire, qui a ouvert ses portes en octobre 2000, est né de la volonté de l’industriel Charles Mérieux, qui l’a financé via sa fondation, à hauteur de 50 millions de francs. « Il voulait que ce soit un lieu où on développe des programmes pour aider les pays en développement, où sévissent ces maladies, explique Hervé Raoul. Il pensait que nos pays du Nord pouvaient un jour être confrontés à ces maladies pathogènes et avoir besoin de ces infrastructures, ce qui est le cas aujourd’hui ».
Depuis 2004, la Fondation Mérieux a transféré la gestion du P4 à l’INSERM, qui l’a ouvert à l’ensemble de la communauté scientifique, « ce qui le rend unique au monde dans son organisation », explique le directeur du P4.
Pollution de l’air : des modifications épigénétiques du placenta différentes selon le sexe du fœtus
Alzheimer : être homozygote APOE4, forme génétique de la maladie ou facteur de risque fort ?
Grève des cliniques, l’hôpital public débordé en juin ? Les syndicats de PH entre inquiétude et fatalisme
Risque cardiovasculaire : quand la colère échauffe le cœur