Les mots des maux

L’arrivée chaque année de nouveaux mots dans les dictionnaires est l’occasion de prendre le pouls de quelques frayeurs de notre temps. Les éditions 2012 du « Petit Larousse » et du « Robert illustré & Dixel », qui sortent simultanément, en fournissent quelques exemples.

Le Larousse propose ainsi à ses adeptes de découvrir les CMR (sans préciser que ces initiales correspondent à cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques), le « hautement pathogène » filovirus (Ebola, Marburg), la génotoxicité et, notion très à la mode en ces temps d’obsessions alimentaires de toutes sortes, l’orthorexie. Dans les mêmes catégories d’obsessions, la chirurgie peut se faire bariatrique et les perturbateurs endocriniens, avec au premier rang le bisphénol.

Ce dernier fait aussi son entrée dans « le Robert », désormais sensible à l’électrosensibilité et à la sidération, à l’écoute de tout ce qui peut être post-traumatique, qui sait que le diabète, entre autres, peut être gestationnel. Le dictionnaire n’oublie pas de consacrer un dossier à la bioéthique et se sert de nombreux schémas pour expliquer l’ADN ou les OGM. Les techniques d’aujourd’hui restent une grande source d’inspiration pour le dictionnaire, dont l’espace Dixel (sur Internet) est mis à jour régulièrement. C’est ainsi qu’arrive l’e-learning (bien connu de ceux qui surfent sur lequotidiendumedecin.fr).

On terminera avec l’encourageante sérendipité ou « capacité, art de faire une découverte, scientifique notamment, par hasard » (Larousse).