Les Pays-Bas autorisent la création d'embryons à but de recherche

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Publié le 30/05/2016
EMBRYONS

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Crédit photo : PHANIE

Les Pays-Bas vont autoriser le développement d'embryons pour « des recherches scientifiques spécifiques », portant sur l'infertilité, la reproduction médicalement assistée ou les maladies héréditaires, a indiqué le ministère de la Santé néerlandais.

La création d'embryons à seul but de recherche est actuellement interdite et jusqu'à présent, « les recherches sont menées sous des conditions strictes sur des embryons restants d'une fécondation in vitro (FIV), après l'accord du couple de donneurs », a expliqué le ministre de la Santé.

Une position qui fait débat en Europe et dans le monde

La loi va être modifiée pour « offrir la perspective d'avoir un enfant ou un enfant en bonne santé » aux parents qui ont des difficultés à concevoir, a souligné le ministre. « Reste la stricte condition selon laquelle les embryons ne peuvent pas être développés plus de quatorze jours hors du corps », est-il néanmoins précisé dans le communiqué.

Les positions des pays concernant la recherche sur l'embryon sont très diverses. La seule réglementation restrictive est la Convention d'Oviedo datant de 1997 et signée par plusieurs pays, dont la France. Si cette réglementation autorise la recherche sur des embryons surnuméraires issus de l'AMP destinés à être détruits, elle interdit le développement d'embryons à seules fins de recherche ainsi que toute intervention susceptible d'entraîner une modification dans le génome de la descendance.

L'enjeu relancé par CRISPR-Cas9

Alors que des pays comme le Royaume-Uni, les États-Unis ou la Chine n'ont pas signé la Convention, le développement de CRISPR-Cas9, un nouvel outil d'édition du génome, a récemment relancé le débat éthique sur la recherche sur l'embryon, avec la tenue d'un sommet international à Washington en décembre 2015.

Fin janvier, le Royaume-Uni a autorisé l'équipe de l'Institut Francis Crick de Londres à modifier génétiquement des embryons humains à des fins de recherche sur les fausses couches et l'infertilité. Au début du mois de mai, des scientifiques américains ont rapporté avoir développé des embryons humains pendant près de deux semaines – ce que personne n'avait réussi à faire – avant de les détruire pour ne pas enfreindre la loi. Dans le même temps, des pays comme l'Allemagne interdisent d'intervenir sur l'embryon, y compris à des fins de recherche. Un groupe de travail dédié nommé à Washington doit rendre un rapport sur le sujet en septembre prochain.

Dr Irène Drogou

Source : lequotidiendumedecin.fr