Intérêt d'une immunothérapie d'entretien

Meilleure survie dans le lymphome à cellules du manteau

Par
Publié le 02/10/2017
Article réservé aux abonnés

Un traitement d'entretien par rituximab améliore la survie dans le lymphome à cellules du manteau chez les sujets de moins de 66 ans traités par immunochimiothérapie et greffe autologue, selon une étude conduite par les centres français et belges de la Lymphoma Study Association (LYSA) et publiée dans le « New England Journal of Medicine ».

Pour le Pr Steven Le Gouill, hématologue au CHU de Nantes et premier auteur : « Nous démontrons avec cette étude qu'un traitement par immunothérapie permet de retarder la survenue d'une rechute et de prolonger la survie des patients. C'est un pas de plus dans le processus de lutte contre ce cancer qui comporte malheureusement encore un haut risque de rechute ».

Vers un changement de stratégie

Si le rituximab en traitement de maintien après immunochimiothérapie seule a montré son intérêt sur la survie globale et la survie sans progression chez les sujets âgés, la question restait ouverte chez les plus jeunes, dont le traitement comporte une greffe de cellules-souches hématopoïétiques autologues.

Le lymphome à cellules du manteau est une forme rare de lymphome (6 % des lymphomes non hodgkiniens). Il est quasiment incurable avec une médiane de survie, tous patients de tous âges confondus, de 40 mois.

Dans cette étude menée auprès de 299 patients ayant un lymphome à cellules du manteau et âgés de moins de 66 ans au moment du diagnostic, la moitié a reçu le traitement standard seul (immunochimiothérapie + greffe autologue), l'autre le traitement standard suivi d'un traitement d'entretien par rituximab. Cet anticorps monoclonal anti-CD20 était administré tous les deux mois pendant trois ans en hôpital de jour.

Quatre ans après la fin de la chimiothérapie, 89 % de patients du groupe rituximab étaient toujours en vie, contre 80 % dans l'autre groupe. « Il est clair que l'utilisation du rituximab en entretien après une chimiothérapie dans ce type de lymphome va devenir un nouveau standard de traitement. On s'achemine donc très vraisemblablement vers un changement dans la stratégie de traitement pour ces patients. D'autant que l'on a pu réduire le protocole de chimiothérapie (...) en raison du suivi par un traitement d'entretien », souligne le Pr Le Gouill.

Dr Irène Drogou

Source : Le Quotidien du médecin: 9606